Quantcast
Channel: LE PIETON DE PARIS
Viewing all 98 articles
Browse latest View live

LA DERNIÈRE VESPASIENNE

$
0
0

                            74051803                       

  Saviez vous qu'il existe encore à Paris une ancienne vespasienne . Elle se trouve Boulevard Arago face au mur d'enceinte de la prison de la Santé . Je me propose de vous faire découvrir l'histoire des ces édicules publics , nombreux au siècle passé , et qui  ont été remplacés par souci d'hygiène par les " Sanisettes "  que nous connaissons aujourd'hui ! 

  La vespasienne doit son nom à l'empereur romain Vespasien . Vespasianus Augustus) (17 novembre 9 – † 23 juin 79) est empereur romain de 69 à 79. Il est le fondateur de la dynastie des Flaviens qui règnent sur l'Empire de 69 à 96. Ses fils Titus, puis Domitien lui succèdent . Il participera à la réorganisation et au rétablissement de l'ordre et de la paix au sein de l'Empire romain . Dans de nombreuses villes romaines, il y avait des toilettes publiques à l'air libre avec un degré minimal de respect de la vie privée , c'est le moins que l'on puisse dire !!! Ces installations étaient généralement un peu rectangulaires en forme de chambres (quelques sièges jusqu'à 100 personnes) . Disposés le long de plusieurs des parois de ces chambres étaient des bancs de pierre longues . Sous ces sièges percés coulait de l'eau qui dirigeait les excréments vers des citernes  ou des égouts . Une éponge au bout d'un long bâton servait de papier hygiénique. L'empereur Vespasien avait également fait disséminer dans Rome de grandes urnes d’argile dont le public pouvait faire usage pour effectuer leurs besoins naturels . 

     219-Rome--expo-Flaviens--Vespasien         3-Aureus           ostie

   Empereur Vespasien            Aureus Vespasien               Toilettes commiunes à Rome 

  L'empereur Vespasien , étendit le " Chrysargyre " , qui était un impôt spécial atteignant l'industrie et le commerce , au produit des urinoirs de la ville  , qui était décanté et stocké dans des citernes afin d'être vendu à la guilde des foulons . Les foulons étaient les " nettoyeurs à sec " de Rome , ils avaient découvert que l'ammoniaque présente dans l'urine avait des propriétés de nettoyage . Le travail des foulons consistait aussi bien à apprêter la laine vierge pour en faire du drap qu'à nettoyer les vêtements déjà portés . La laine était foulée aux pieds avant le filage et après le tissage dans de l'eau salée, dans de l'eau additionnée de carbonate de soude ou de potasse voire dans de l'urine animale ou humaine . Le chrysargyre était payable tous les quatre ans par tous les chefs de famille, au prorata des personnes vivants sous leur toit , même des animaux (chiens, ânes, bêtes de trait, etc.…) qui pourtant n’utilisaient pas les dites urnes !!! Titus le fils de l'empereur protestat contre cette nouvelle taxe et en poussant une pièce de monnaie sous son nez , Vespasien lui a rappelé que  " l'or n'a pas d'odeur " . Phrase proverbiale , légèrement modifié au cours du temps , et qui nous est parvenue sous la forme de : " l'argent n'a pas d'odeur " !!! L'empire romain a toujours été très soucieux de l'hygiène ( Thermes , vespasiennes , crémation des corps etc. )

    foulons       shops_10       SD

                                    " Fullonica " romain - Cuve des foulons 

   A Paris , comme dans toutes les grandes villes du royaume , par édit royal il était interdit de satisfaire à ses besoins naturels n'importe où dans les rues . Inutile de vous dire que cet édit restera lettre morte et que les rues de Paris restent toujours jonchées d'excréments nauséabonds de toutes sortes !!! Vers1763 , M. Gontran Peaupot, industriel dans le textile, avait soumis à Monsieur François de Laverdy , lieutenant de police, un projet sans doute emprunté à Swift qui , proposait de faire bâtir et entretenir des latrines publiques dans la cité de Londres . Le Français aussi voulait établir «des brouettes à demeure, à différents coins de rues, où il y aurait des lunettes qui se trouveraient prêtes à recevoir ceux que des besoins urgents presseraient tout à coup . Cette idée ne reçut pas l’accueil bienveillant auquel elle avait droit . Il faut attendre 1770 date à laquelle le lieutenant général de Police , monsieur Antoine de Sartine ( 1729-1801 ) , pris la décision de faire disposer des " barils d'aisances " à tous les coins de rue .  Les barils de M. de Sartines obtinrent un succès mérité; mais on trouva, non sans raison, qu’il n’avait pas songé à tout, et que sa pensée demandait à être complétée .Elle le fut vers 1780 .

         size1             6a00e5517c4bde88330147e37e8e0c970b-320wi              porteur d'eau

          Antoine de Sartine               Rue Brisemiche              Porteur d'eau 

  Un certain Gontran Peupot , industriel dans le textile , imagina une garde-robe ployante , sous laquelle se dissimulait un seau de bois sur lequel on pouvait s'asseoir et faire ses besoin en toute intimité . Il se promenait dans les rues en robe de chambre, tenant sous son bras sa garde-robe; de temps en temps il criait: «Chacun sait ce qu’il a à faire!» et il faisait payer quatre sous par séance !!! C’est un procédé à peu près analogue dont M. de Cadet de Gassicourt fut témoin à Vienne et qu'il décrit en ces termes : " Un usage fort bizarre consistait à entretenir la propreté dans les rues de Vienne. Quelques spéculateurs philanthropes avaient imaginé de se tenir près des places et des édifices publics , dans des lieux écartés, avec des seaux de bois couverts et un grand manteau. Le seau servait de siège, et le manteau, cerclé dans sa partie inférieure, s’éloignait assez du corps de celui qui le portrait, pour permettre au client de se débarrasser sans être vu des vêtements particuliers qu’il devait écarter. Deux kreutzers étaient le prix de cette location momentanée  " .

       Le_comte_de_Rambuteau,d'après_Court,_1838_MMCR         Rambuteau           ParisVespasienne19thCentury

            Rambuteau              Sépulture de Rambuteau        Edicule Rambuteau    

   Ensuite des édIcules publics furent introduits à Paris par le préfet de la Seine Claude-Philibert Barthelot , comte de Rambuteau ( 1781-1869 ) en 1834 . Claude-Philibert Barthelot, comte de Rambuteau, né à Mâcon (Saône-et-Loire) le 9 novembre 1781, mort à Charnay-lès-Mâcon (Saône-et-Loire) le 11 avril 1869 . Il repose au cimetière de Champgrenon, sur la commune de Charnay Les Macon . Haut fonctionnaire de la première moitié du XIXe siècle. Il a été conseiller d’État, pair de France et surtout préfet de la Seine de 1833 à 1848 .Il prend ses fonctions de préfet de la Seine après la dernière garnde épidémie de choléra qui fait en quelques jours 15 000 morts . C’est à ce titre qu’il a mis en place les premiers éléments de la transformation de Paris qu'allait achever le préfet Haussmann sous le Second Empire. Il en fait installer quatre cent soixante-dix-huit sur les trottoirs de la ville . Raillé par l’opposition, qui a bien vite baptisé l’édicule « colonne Rambuteau », ce dernier lance l’expression « colonne vespasienne », en mémoire de l’empereur Vespasien, à qui l’on avait attribué l’établissement d’urinoirs publics , à Rome . Les sobriquets se multiplient . Philibert de Rambuteau repose au cimetière du Père Lachaise . A cette époque, l’affichage publique n’est pas réglementé et l’affichage de toute sorte de publicité à lieu sur des urinoirs dotés d’un panneau d’affichage à l’extérieur mais aussi sur les murs et les arbres. Cela sent mauvais,  et il faut donc régler ce problème d’hygiène: les « colonnes urinoirs » sont remplacées en 1868 par les colonnes Morris pour l’affichage et par les vespasiennes pour les lieux d’aisances.

    urinoir avenue du maine      Urinoir des Halles      urinoir luxueux de la Madeleine

 

           Urinoir kiosque à six stalles, place du Théatre Français entre 1858 et 1876        vespasienne chaussée de la Muette        bpiss75010      

                                              Edicules Rambuteau 

           06_Colonne-Morris        Jean_B_raud_1        3326536936_2df50b03b6

                                                 Colonne Morris 

   Les sobriquets se multiplient , les "édicules Rambuteau” s’appelaient des pistières. Sans doute dans son enfance n’avait-il pas entendu l’o, et cela lui était resté. Il prononçait donc ce mot incorrectement mais perpétuellement » (Marcel Proust, Le Temps retrouvé, p. 749). Contemporains de Proust, des homosexuels du 16e arrondissement utilisaient le terme codé de baies, plus chic que l’argotique "tasses" . Le terme de " soupeur de tasse " désigne ainsi tout d'abord des individus qui éprouvent du plaisir à manger de la nourriture imbibée de l'urine d'autrui, notamment du pain abandonné volontairement dans des urinoirs publics puis récupéré pour être consommé (il était parfois attaché par une ficelle) !!! D'autres, plus populaires, les avaient baptisées Ginette. Celui de pissotière, en référence au « trou dans la muraille d’un navire pour laisser s’écouler l’eau de surface », est resté . Ces édicules étaient très souvent malodorante , d'une saleté répugnante et souvent un lieu de fréquentation pour le moins douteux !!! Ne manquez pas de visiter le remarquable site de Mariane Blidon sur l'histoire des Vespasiennes . 

         P1050824       P1050825       img-3   

           La dernière vespasienne  Bd Arago         " Cimetière " des vespasiennes 

                          dfg

                                 Vespasienne rue de l'Ourcq en 1960 

  Après plus d'un siècle d'exploitation, leur suppression a été votée au conseil municipal de Paris, en 1961. Les Parisiens se plaignaient, non pas du bruit ou de l'odeur mais des mauvaises fréquentations de l'endroit !!! Elles furent remplacées par les Sanisettes que nous connaissons aujourd'hui . Enfin la gente féminine pouvait satisfaire à ses besoins naturels !!! Les sanisettes sont des toilettes publiques désormais gratuites à entretien automatique installées pour la première fois à Paris dans les années 1980 par la société J.C. Decaux . La première sanisette a été ouverte le 10 novembre 19811. « Sanisette » est une marque commerciale déposée par la société J.C. Decaux . La première sanisette a été ouverte le 10 novembre 1981. En décembre 1981, il y en avait 59 en service .Le prix d'entrée des sanisettes avait été originellement fixé par délibération du Conseil de Paris du 20 octobre 1981 à un franc . Depuis le 15 février 2006, elles sont gratuite . La première sanisette de seconde génération a été posée au 1, avenue Stéphane-Mallarmé3. En 2010, il y a près de 400 sanisettes à Paris . 

      Sanisette-canal-FR      SanisetteLarge      Sanisette

                                                     Sanisettes Decaux 

   De nouveaux urinoirs d'un "design" ultra moderne ont fait leur apparition depuis l'été 2012  quai de la Seine le long du Bassin de La Villette . Je leur reproche d'une part leur manque " d'intimité " et d'autre part ils ne sont pas adaptés aux personnes de petite taille qui doivent uriner sur la pointe des pieds !!! 

                        P1040910              P1040911

                               Nouveaux urinoirs du quai de Seine 

   Que de progrès depuis les toilettes communes de Rome !!! Ne manquez pas d'aller dire un petit adieu à la dernière vespasienne parisienne , si vos pas vous conduisent boulevard Arago , car je pense que ses derniers jours sont comptés !!! 

  Voici une petite comptine , fort aimablement envoyé un lecteur de mon blog , louant les mérites des vespasiennes de Monsieur de Rambuteau !!! 

 

" Marquis de Rambuteau, j'aime ces labyrinthes

  Dont ta main a semé nos trottoirs.

  Leur front lumineux porte au sein des brouillards noirs

  Le nom des bodegas et des eucalypsinthes.

 

  Leurs murs sont diaprés du faîte jusqu'aux plinthes

  D'avis offerts gratis à d'amers désespoirs.

  Et c'est pourquoi j'entends, le long des réservoirs

  dans le gazouillement des eaux, monter des plaintes. 

 

  O l'anxieux regard du malade éperdu

  Quand il franchit ton seuil, temple du copahu.

  Moi j'en sors souriant car j'ai des moeurs austères . 

 

  Mes organes sont purs comme ceux des agneaux.

  L'âge les rend peut-être un peu moins génitaux,

  Mais ils sont restés largement urinaires . "

 

 

  


LE PARIS DE CÉLINE

$
0
0

   Beaucoup d'amoureux de Paris se souviennent d'avoir lu le passionnant livre de Lorant Deutsch  "Métronome " , qui nous a fait découvrir l'histoire de France à travers les stations de métro . Je viens vous présenter un nouveau DVD qui sera mis à la vente le 2 mai 2012  , avec la participation de Laurent Deutsch intitulé " Paris Céline " . Ce film est réalisé par Patrick Buisson et réalisé par Guillaume Laidet . Du passage Choiseul à Clichy , de Montmartre à Meudon , c'est un voyage dans le Paris populaire , cher à Céline , où Lorant Deutsch , fin connaisseur de l'histoire parisienne , nous entraîne avec sa fougue et son talent de conteur . 

                   Jaquette 3D DVD Paris Céline

    " Paris Céline " a pour guide les grands textes que Louis-Ferdinand Céline a consacré à ce Paris aujourd'hui presque disparu . C'est également une visite commentée où l'on découvre que la magie du verbe célinien aura plus fait pour la mémoire des lieux que leur édification muselé en lieux de mémoire . C'est enfin un hommage au petit peuple de Paris , à ses figures devenues mythiques , à ce parler argotique , a la vie foisonnante de la rue et de ses multiples annexes " bistrotières " !!! Amoureux de Paris , le parler naturel et la gouaille de Lorant Deutsch épousent à la perfection le phrasé de Louis Destouches , fils de la dentellière de Courbevoie , médecin et écrivain plus connu sous le nom de Louis Céline . " Céline , c'est comme un passager clandestin , pour retrouver sa trace , il faut sortir des sentiers battus " dira de lui Lorant Deutsch . 

    6a00d83451bb4969e201543783449a970c-750wi       Léon_la_Lune_Dudognon_Olivier_Bailly       SD

                                                       Vieux Paris 

   Louis- Ferdinand Céline ( 1894-1961 )

   Louis Ferdinand Auguste Destouches , Céline ( prénom de sa grand-mère ) , est né le 27 mai 1894 à Courbevoie . Il est l'un des écrivains français les plus traduits et diffusés dans le monde , après Marcel Proust . Son œuvre est toutefois l'objet régulier de polémiques violentes en raison de son antisémitisme . Céline est issu d'une famille de petits commerçants et d'artisans. Ses parents s'installent dans le quartier de l'Opéra, à Paris , que Céline décrira comme « sa cloche à gaz », en raison de l'éclairage de la galerie par des becs à gaz. Son enfance lui inspirera des éléments de Mort à crédit. Adolescent, il occupe quelques petits emplois, avant de s'engager en 1912 dans l'armée française à l'âge de 18 ans , par devancement d'appel . Ses blessures au combat et les opérations spécifiques de son régiment lui valent la Croix de guerre et la Médaille militaire. Ses expériences serviront à l'écriture de Casse-pipe . Mais la guerre le marque et il développe son penchant pacifiste et pessimiste . Après la guerre , Céline épouse Edith Follet (ils ont une fille ensemble) , puis il passe le baccalauréat en 1919 et fait des études de médecine jusqu'en 1924 . En tant que médecin, il voyage à plusieurs reprises en Afrique et en Amérique, et mène aussi une lutte contre la tuberculose .

   Céline Meudon        louis-ferdiand-celine-meudon          celine

                       Louis-Ferdinand Céline                      Sépulture de Céline à Meudon 

   En 1926 , Céline rencontre la danseuse américaine Elizabeth Craig, l'amour de sa vie , à qui il dédiera Voyage au bout de la nuit (1932) . Mais leur histoire tourne court . Céline a créé ou entretenu de nombreux mythes et légendes à son propos (par exemple , il aurait été trépané pendant la guerre) . Son Voyage au bout de la nui t, qui paraît en 1932, lui vaut le prix Renaudot . Sa notoriété est fulgurante . Céline , malgré la qualité littéraire d'une grande partie de son œuvre , est l'objet de terribles divisions . En effet, vers la fin des années 30 , Céline n'hésite pas à prôner la haine raciale et l’antisémitisme . Céline est mis au ban des personnalités respectables à partir de cette période et de la Libération , Céline s'exile en Allemagne puis au Danemark , avant de revenir en France . Il faut attendre l'année 1957 pour que D'un château l'autre le fasse revenir dans l'actualité littéraire. Il décède en 1961 d'une rupture d'anévrisme laissant veuve Lucette Destouches . Il est enterré au cimetière des Longs Réages , à Meudon , le pavillon qu'il occupait brûlera en mai 1968, détruisant alors ses lettres et manuscrits . 

   Le DVD " Paris Céline " 

   50 ans après sa mort , " Paris Céline " propose pour la première fois de voyager dans le Paris de Louis-Ferdinand Céline . Un voyage en compagnie de Lorant Deutsch au cœur des lieux céliniens les plus emblématiques comme le passage Choiseul dans le second arrondissement où il passe son enfance . Sa " cloche à gaz " comme il se plaît à le définir . Sa mère y tient un petit commerce en dentelles dans une petite boutique . C'est un " petit théâtre " pour Céline ou il croise des personnages incroyables qui lui inspireront " Mort à Crédit " , l'un se ses chefs-d'œuvres . Puis au 36 de la rue d'Alsace à Clichy , lieu de brassage populaire , " une banlieue paillasson aux portes de Paris " , comme il le définit où le docteur Ferdinand Destouches , alias Céline , exercera en tant que jeune médecin au fond d'une cour . On le retrouve à Montmartre en 1937 au 98 rue Lepic  , le " Haut Lepic " , le Montmartre de bohême ou il se fera témoin du vice des cabarets en compagnie du peintre Gen Paul , Henri Mahé . Il y rencontre aussi Marcel Aimé et Michel Simon . Et puis la maison de Meudon , sa dernière demeure avec Lucette au milieu des pinces à linge , de ses chiens et de Toto le perroquet !!! 

     463759938        celine_1_louis_ferdinand_celine_meudon_lucette        Celine_Meudon2

   Cabinet du Dr Destouches      Lucette et Céline à Meudon           Céline à Meudon 

  Pour faire revivre ce Paris aujourd'hui presque entièrement disparu , le comédien et auteur Lorant Deutsch , passionné âr l'histoire de la capitale se fait tour à tour lecteur des grands textes de Céline se rapportant à chaque lieu , et guide , dévoilant à l'aide de nombreuses anecdotes de qu'y fut la vie de l'écrivain et de ceux qui le côtoyèrent . " Paris Céline " es aussi un " bestiaire de Paris " , un hommage à son petit peuple , à ses figures devenues mythiques , à la culture populaire et à ce parler argotique qu'empruntent allègrement l'auteur du " Métronome " . Grâce à une riche iconographie mêlant des reproductions de dessins de Tardi et des grands peintres montmartrois , des gouaches de Gen Paul , des phoos et des extraits de film d'époque ainsi que des archives audiovisuelles parfois inédites de Gaumont & Pathé , Loran Deutsch nous entraîne au cœur du Paris de Céline .

    Références : les dossiers de presse des Editions Montparnasse qui m'ont été gentiment envoyés . 

   Si Vous êtes un amoureux du Paris ancien , ne manquez surtout pas vous procurer ce DVD " Paris Céline " aux Editions Montparnasse au prix de 15 euros au 12 Villa cœur de Vey dans le XIV ème arrondissement à partir du 2 mai 2012 , vous ne le regretterez pas !!!  

 

                        

 

LE PONT LEVANT DES ABATTOIRS DE LA VILLETTE

$
0
0

  Tous  les habitants du XIXème connaissent le pont levant de la rue de Crimée qui enjambe le canal de l'ourcq au niveau de bassin de La Villette , mais saviez vous qu'il existait un second pont levant , aujourd'hui totalement inconnu , sur le canal de l'Oucq !!! Partons ensemble à la découverte de son histoire . 

                               Villette_Bestiaux_1

                                    Le pont levant des abattoirs de La Viltette

   Ce pont levant permettait aux trains provenant de la gare " Paris-Bestiaux " , située dans l'enceinte du marché aux bestiaux de La Villette de rejoindre les abattoirs de La Villette . La gare de " Paris-Abattoirs " , située à la hauteur de la Cité des Sciences , était le lieu de terminus de la bifurcation de la petite ceinture . Afin de desservir les abattoirs et de marché aux bestiaux de La Villette un embranchement à double voie fut mis en service depuis la Petite Ceinture au moyen d’un double raccordement (Nord et Sud), située à la hauteur de la station " Belleville-Villette " ( gare construite en 1862 et détruite dans les années 80 ) . Cet embranchement fut utilisé  quotidiennement jusqu’au début des années Soixante-Dix date à laquelle cette ligne de la petite ceinture ( fermée au trafic voyageurs en 1936 ) , ferma définitivement en même temps que les abattoirs en 1974 . En effet les bestiaux destinés au marché aux bestiaux de La Villette ou entrant directement dans les abattoirs étaient désormais majoritairement transportés en camions par des sociétés spécialisées dans le transport d'animaux vivants , tels les sociétés Petit ( qui possédait le monopole des transports des animaux dans les abattoirs ) , Forestier , Porthault ( spécialisé dans le transport des chevaux )  . Coursimault , Joulia frères etc.

   belleville_villette       800px-Tout_PARIS_-_Gare_de_Belleville-Vilette_Ceinture_(XIXe_art)_       gare_belleville_villette_nb2

      La petite ceinture                              La Gare de Belleville-Villette 

     gare_belleville_villette_nb          tunnel_belleville_nord_nb              gare_belleville-villette-marchandises

     Gare Belleville-Villette         Petite ceinture        Gare Belleville-Villette aujourd'hui   

       La Gare de Paris-Bestaiux    

    Dès 1900, la gare de « Paris-Bestiaux » se révèle être trop petite : les deux quais sont insuffisants pour recevoir environ 48 trains par jour (1100-1200 wagons) . Les bêtes qui ne peuvent être expédiées directement à La Villette descendent aux gares de Pantin et de La Chapelle. Si, au niveau national, les animaux de boucherie sont minoritairement transportés par le chemin de fer, la situation est différente à Paris où le recours au transport ferroviaire est très important . Le marché aux bestiaux de La Villette n’est pas simplement la destination finale des bêtes de boucherie, il est aussi une plaque tournante du négoce national du bétail car les marchands de bestiaux parisiens réexpédient une partie de leurs achats vers la province (les régions de l’Est notamment). Ainsi, avant 1914, environ 200 wagons de bestiaux sont réexpédiés vers la province après chaque marché, c’est-à-dire deux fois par semaine (le lundi et le jeudi). La rénovation de la gare « Paris-Bestiaux » est décidée en 1906 mais il faut attendre 1934 pour que la gare soit reconstruite . Cette gare fonctionnera jusqu’en 1974, date de fermeture des abattoirs de la Villette ( Ref. Sylvain Leteux  . ) 

     Abattoirs_de_la_Villette_-_Train      035_001      840_001

   34578-2        dfg        34578-3

                                      Gare de Paris-Bestiaux à La Villette 

      Le Pont levant des Abattoirs de La Villette 

   La petite ceinture qui se dirigeait vers l'est de Paris en direction de  la gare de Belleville-La Villette franchissait une première fois le Bassin de La Villette pour se rendre à la Gare de Belleville-La Villette grâce à un pont en fer qui avait été été construit en 1852 au " PK 28 " de la ligne de ceinture . Le 25 février 1891 une déchirure se produisit sur le tablier de ce pont , nécessitant sa démolition . Le régiment du 5ème Génie construisit un pont en bois provisoire en attendant sa reconstruction . En 1892 un nouveau fut construit , c'est le pont cage que nous connaissons aujourd'hui . On lui donna le surnom de pont " craqueur  " en raison des bruits qu'il faisait lorsque les trains le franchissait . 

      Pont_Canal_Saint_Martin1      110914_15      P1080243

      csm39      P1120909      pont_pteceint1

                                       Pont " Craqueur " de la petite ceinture 

  Arrivée en gare de Belleville-La Villette , les trains utilisaient un embranchement qui les dirigeait vers les gares de Paris-Bestiaux et Paris-Abattoir . Ils franchissaient une nouvelle fois le canal de l'Ourcq grâce à un pont levant aujourd'hui démoli . Ce pont levant inauguré en 1868 a été construit par monsieur François Mantion alors ingénieur en chef du chemin de fer de ceinture . Le terminus de cet embranchement se trouvait dans les abattoirs de la Villette non des porcheries situées près de l'entrée des abattoirs . Ref. Site internet " Sauvegarde le la Petite Ceinture " . 

   ddd    Plan Abattoirs    DDD

      Embranchement de la Petite Ceinture             Pont levant des abattoirs de La Villette 

                    HJU

                                              Pont levant des abattoirs de La Villette 

       François Mantion 

   Né en 1825 à Montchauvet dans les Yvelines , François Hypollite Désiré Mantion est un ancien élève de Polytechnique (X 1843) , ingénieur des Ponts et Chaussées (1848) , et délégué général du conseil d’administration de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) . Il le 24 août 1897 . Il collabora tout d’abord à la construction de la ligne de Paris à Strasbourg. Il construisit ensuite, pour le compte de la Compagnie du Nord, la ligne de Saint-Denis à Creil qui comporte de remarquables ouvrages d’art, notamment le célèbre viaduc de Commelles, près de Chantilly , il dirigea ensuite des travaux de chemins de fer en Italie , puis occupa successivement les fonctions de directeurs des Chemins de fer algériens et de directeur du chemin de fer de Ceinture de Paris. Revenu de nouveau à la Compagnie du Nord comme Ingénieur en chef des travaux, il prit une part active à la préparation de la convention conclue avec l’État en 1883 . Il décède le 24 août 1897 . Il est enterré au cimetière de Passy . 

PARC DES BUTTES-CHAUMONT

$
0
0

                    clip_image002

                                                Parc des Buttes-Chaumont

  Sa dénomination proviendrait de la contraction de « Monts Chauves » , appellation qui caractérisait les hauteurs dénudées formant le promontoire le plus occidental des collines de Belleville . occupé par des monticules accidentés , hauts de 80 à 100 mères , surmontés de moulins et percés de deux larges baies servant d'entrée . L'une au chemin de fer de ceinture , l'autre aux plâtrières , dites " d'Amérique " qu'entouraient des fours à plâtre , refuge ordinaire des vagabonds et des mauvais garçons . Ces carrières de gypses creusées après la Révolution s'élevaient à une hauteur de 45 mètres et étaient divisées en en trois galeries superposées d'environ 15 mètres de hauteur . Non loin du parc se trouve la rue des Chaufourniers qui rapelle l'emplacement des fours où était chauffé le gypse afin de le transformer en plâtre .      Ce plâtre d'une qualité exceptionnelle était acheminé jusqu'aux Etats-Unis , ce qui a valu le nom " d'Amérique " à un quartier du XIXème .  Ce sol miné était parfaitement impropre à toute utilisation , même une fois nivelé . 

     page 124     74933395      34479-3      

                                         Carrières des Buttes-Chaumont

   Décharge publique où s'élevait jadis le sinistre gibet de Montfaucon que François Villon immortalisa dans sa " Ballade des pendus " , les Buttes-Chaumont servaient depuis le XVIIIe siècle à l'extraction du gypse et à l'abattage des chevaux . C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles la consommation de viande de cheval avait si mauvaise réputation , car l'abattage des chevaux par les équarrisseurs se trouvait dans un quartier de bien mauvaise réputation de la capitale . En 1851, l'ouverture de la rue de Crimée et les terrassements pour les chemins de fer freinèrent considérablement le développement des carrières . Toutefois, en 1863, on y dénombrait encore huit cents ouvriers travaillant à la production du plâtre . Ces siècles d'exploitation avaient conféré à un paysage déjà tourmenté un aspect presque lunaire, entièrement minéral dont les gigantesques anfractuosités rocheuses servaient d'abris aux plus misérables d'entre les misérables . Ce lieu escarpé et inculte servait aussi de bassin d'épuration , où l'on faisait sécher les résidus d'équarissage utilisés pour la fabrication d'engrais . Cet endroit servait également de décharge à ciel ouvert tant pour les cadavres des chevaux que pour toutes sortes d'ordures !!! Certaine parties de ces carrières recélait d'autres richesses moins connues , comme celle de la culuture du champignon de couche et la " barbe de capuçin " ou endive sauvage amère , qu'on culivait encore en 1840 . Les carrières servirent également de sépulture aux cadavres des quelques huit cents fédérés tués au combat ou fusillés pendant la semaine sanglante de la Commune en mai 1871 . 

   chevauchee     74933406   74933403 

   Gibet de Montfaucon                            Buttes - Chaumont  

  C'est sur un immense terrain vague de 25 hectares situé entre Belleville et la Villette que le baron Haussmann , préfet de la Seine , et l'architecte paysager Jean-Charles Alphand choisirent de réaliser le plus surprenant des parcs parisiens du Second Empire , celui des Buttes-Chaumont

   Jean-Charles Alphand ( 1817 - 1891 )

  Jean-Charles-Adolphe Alphand, né à Grenoble le 26 octobre 1817 et mort à Paris le 6 décembre 1891 , est un ingénieur des ponts et chaussées connu pour son travail d'embellissement de Paris . Après avoir commencé des études au petit séminaire du Rondeau à Grenoble, Alphand s'installe à Paris pour étudier au lycée Charlemagne. Il entre ensuite à l'École polytechnique, puis à l'École des ponts et chaussées . Sous Napoléon III, il participe à la rénovation de Paris dirigée par le baron Haussmann entre 1852 et 1870, en compagnie de son confrère Eugène Belgrand et du jardinier Jean-Pierre Barillet-Deschamps . Jean-Charles Alphand a notamment aménagé : le bois de Vincennes entre 1860 et 1865 , le parc Monceau en 1861 , le parc Montsouris  entre 1865 et 1878 , parc créé pour servir de pendant symétrique à celui des Buttes-Chaumont qu'il crée de 1864 à 1867 . On lui doit aussi quelques 24 squares de la capitale ( squares d'Anvers , du Temple , des Batignolles , Camille Chautemps ) . Sous sa direction officie un jardinier paysagiste , Jean-Pierre Barillet-Deschamps ( 1824-1873 ) qui deviendra le premier titulaire de " Jardinier en chef des Promenades et Plantations de Paris " de renommé internationale il intervient dans l'aménagement du Prater à Vienne et des espaces verts d'Alexandrie en Egypte . Il est accompagné d'Édouard André  ( 1840-1911 ) jardinier-paysagiste-botaniste .

    Roseraie_parc_monceau     Parc-Montsouris     1sq_batig3

        Parc Monceau                    Parc Montsouris               Square des Batignolles 

   Après le renvoi d'Haussmann , son successeur , Léon Say confie à Alphand la direction de nombreux travaux importants dans la capitale . Il poursuit à ce titre l'œuvre d'Haussmann et  dirige même le service des Eaux à la mort d'Eugène Belgrand en 1878 . Il s'occupe en particulier : des fortifications de Paris et des forts avancés , des Jardins du Trocadéro , réalisés pour l'Exposition universelle de 1878 , il est un des principaux auteurs du règlement d'urbanisme parisien de 1884 , de la préparation de l'Exposition universelle de Paris de 1889. Il repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris  à la 66ème division . 

        468px-Adolphe_Alphand_Roll_Petit_Palais_PPP00112       ME0000045795_3      430px-Jean-Charles_Alphand

      Jean-Charles Alphand    Tombe d'Alphand - Cimetière du Père Lachaise 

  En choisissant ce lieu pour répondre au désir de Napoléon III d'offrir aux classes laborieuses des poumons de verdure, Haussmann fir appel à Jean-Charles Alphand et Jean-Pierre Barillet  pour réaliser des travaux qui allaient durer pendant trois ans, de 1864 à 1867. Ils prirent une telle ampleur qu'il fallut installer une voie ferrée de 39 km de rails , deux machines à vapeur et pas moins de 450 wagonnets pour mener à bien les déblais et les remblais destinés à assainir les lieux et à les transformer en une agréable promenade publique . Cette prouesse nécessita l'aide de 1.000 ouvriers , une centaine de chevaux . On utilisa de la dynamite pour faire sauter la roche . 200.000 m3 de terre végétale et 800.000 m3 de terrassement furent utilisés .  Au centre du parc fut creusé un lac de deux hectares , alimenté par trois ruisseaux au milieu duquel s'élance à une hauteur de 30 mètres une masse de rochers escarpés couronnée d'un petit temple . Au milieu de ce lac se trouve une île rocheuse dotée d’une falaise d’environ trente mètres de hauteur, surplombée par le Temple de la Sybille qui domine tout le parc. Cette rotonde de pierre est une réplique d’un temple gréco-romain situé à Tivoli, réalisée par Gabriel Davioud en 1869. On peut y accéder par une petite passerelle suspendue ou un pont de briques et elle offre une vue imprenable sur Montmartre et Saint Denis. 

     P026      8     P1000395

                                             Lac des Buttes-Chaumont 

        P1000320         Temple_of_Sibylle_Buttes_Chaumont_Paris_19th           P1000445

                                                Temple de la Sybille 

  On accède à cette île par deux ponts , l'un en maçonnerie d'une hauteur de 22 mètres pour une portée de 12 mètres , plus connu sous le nom du " Pont des suicidés " et l'aute suspendu d'une porté de 65 mètres , ou bien par bateaux puis , il faut emprunter le chemin des Aiguilles, escalier de 173 marches taillées dans la roche, pour parvenir au sommet du temple de la Sybille ( réplique du temple de Tivoli à Rome ) construit en pierre du Jura . 

      P1000347       P1000433        P1000397

                                                Pont des " suicidés "                         

     P1130400    P1130391          P1000498

                                                  Le Pont suspendu

  L'un des deux ruisseaux artificiels conduisant au lac forme une cascade haute de 30 mètres et tombe dans une grotte de 14 mètres de large et de 20 mètres de haut , à la voûte ornée de stalactites artificiels dont les plus grandes atteignent 8 mètres . Paysage de falaises et de rocailles planté d'essence diverses et rares pour l'époque . Pour alimenter la cascade et les deux ruisseaux, on pompe l'eau dans le canal de l'Ourcq en contrebas .

    P1000326        P1000409        P1000417

    Capturer       P1000424       P1000418

                                 Grotte du Parc des Buttes-Chaumont

  Asséché, le lac des Buttes Chaumont sert de réserve de pétroles et d'essence en vue du siège de Paris . Le 27 septembre 1870  , un terrassier employé à l'enfouissement des fûts provoque un gigantesque incendie en allumant sa pipe .

     page 36 en bas      buttes-chaumont_park_paris       page 46

                     Parc des Buttes-Chaumont                               Incendie de 1870

  L'inauguration le 1er mai 1867 lors de l'Exposition Universelle  fut un réel succès qui valut à Alphand le surnom « d'ingénieur-artiste ». Mais, une fois passé l'attrait de la nouveauté, le parc des Buttes-Chaumont fut délaissé par la population bourgeoise effrayée de la proximité des baraques et des usines de la Villette. Les ouvriers, en revanche, adoptèrent vite ce nouveau lieu réalisé pour eux, sans pourtant respecter les règles élémentaires régissant la vie d'un parc public : les fleurs furent cueillies, les arbustes et les pelouses saccagés tandis que les sapins bourgeonnants étaient dévastés par les amateurs de tisanes pectorales !!! On trouve dans le parc 6 pavillons aux entrées principales . Les constructions des pavillons des gardes et des bâtiments de loisirs ont été confiées à l'architecte de la ville Gabriel Davioud ( 1823-1881 ) déjà auteur de celles du Bois de Boulogne à qui l'on doit en outre l'ancien Palais du Trocadero . 

     P1000314      P1060218      P1000458

                     Pavillons des gardes                             Parc des Buttes-Chaumont

   La Petite Ceinture

  La mise en service de la ligne de Petite Ceinture précéda de quelques années l’aménagement du parc des Buttes-Chaumont. À l’époque de la construction de la Petite Ceinture , cette zone était une vaste zone de carrières de gypse . La construction du tunnel de Belleville, qui relie le parc des Buttes-Chaumont à l’actuel parc de Belleville, nécessita donc de difficiles travaux de consolidation du sous-sol. Aujourd’hui encore , ce tunnel est surveillé et peut servir de base pour des injections de béton destinées à consolider le sous-sol (comme ce fut le cas en 2003) .

   La-ligne-de-train-des-Buttes      dcg      pc1

                             La Petite Ceinture - Tranchée des Buttes-Chaumont 

  Un kiosque à musique provisoire en toile , sur le Belvédère proche de la grotte , en attendant les travaux de restructuration du parc et la remise en place d'un kiosque semblable à celui d'origine . On trouvé également dans ce parc trois restaurants . Le restaurant " Rosa Bonheur " est installé dans un ancien pavillon réhabilité qui fut un temps l'une des gares de la petite ceinture . Le restaurant le " Pavillon du Lac " ouvert en 1868 a été récemment restauré . Le " Pavillon Puebla " installé dans une ancienne guiguette 1900 , ressuscité par Vincent Cozzoli , nous offre une cuisine inspirée de ses racines italiennes  . 

   rosa_bonheur    pavillon du lac    Buttes chaumont 3a

   Pavillon Rosa Bonheur               Chalet du Lac                      Pavillon Puebla 

   Dès sa création  le parc des Buttes-Chaumont rencontra de nombreux problèmes en raison de la nature de son sous-sol . Des travaux seront constamment effectués afin de la consolider et le restaurer . Après un audit en 1999 il s'avéra que globalement le parc était dans un très mauvais état !!! Des travaux auraient du être entrepris en 2001 . Mais en 2005 on constatait que 4/5 du budget de rénovation avait été consacré à d'autres aménagements de parcs et jardins de la capitale !!! Aujourd'hui un vaste programme de restauration est en cours par la Mairie de Paris . La première phase des travaux concerne le réseau hydraulique et les chemins . Des fuites d'eau sont apparues et cette dernière s'infiltredans le sol constitué de gypse . Ce dernier se dissous et peu à peu provoque des affaissements .

  P1000328    P1000467   P1000395

                                         Parc des Buttes-Chaumont

 Le fonctionnement des cascades et des ruisseaux du lac datant du XIXème siècle possède l'inconvénient majeur de rejeter de grandes quantités d'eau dans les égouts . Cela ne correspond plus aux normes actuelles et il est nécessaire de réadapter ce système tout en gardant les effets d'eau caractéristiques des Buttes-Chaumont . Il est nécessaire de revoir également le système d'arrosage , la réfection des chaussées , des deux ponts , des trottoirs et de leurs abords immédiats , ainsi que le mobilier et sa disposition . Des travaux qui vont s'échelonner pendant plusieurs années ont été entrepris par la Mairie de Paris pour moderniser ce magnifique parc de  l'est parisien tout en lui gardant son âme . De nouvelles aires de jeu pour les enfants ont été mises en services , et l'on trouve toujours les manèges , les balançoires , les chevaux à bascules et les deux théâtres de Guignol . ( Ref . Histoire du parc des Buttes Chaumont - Françoise Hamon ) . Je me souviens très bien , il y a une vingtaine d'années , de l'antique char à bancs , que possédait un charmant vieux monsieur , tiré par un cheval tellement placide qu'il ne bougeait pas même une oreille lorsque les enfants venaient le caresser !!! Qu'est'il devenu .... Peut-être l'apprendrai-je par un de mes lecteurs !!! 

      P1000317     P1000474     100_2922

                                     Guignols des Buttes-Chaumont

  tumblr_lg5uutqtK91qarrqqo1_500      3676852418     Sans titre-Numérisation-01

     Théatre de Guignol                Kiosque à Musique                    Char à Bancs 

  Au cours de mes recherches sur l'histoire du Parc des Buttes-Chaumont j'ai découvert qu'un audacieux pilote parachutiste nommé Grandveaux à réussi un saut depuis le Pont des " suicidés " en 1925 !!! 

                    cdfh        df

  Ne manquez pas de profiter du printemps pour aller découvrir ce magnifique parc de l'est Parisien , il a su garder toute son âme et son charme désuet d'autrefois , malgré les outrages du temps . Vous serez enchantés de votre promenade !!! 

PARIS EN CHANSONS

$
0
0

  Amoureux de Paris ne manquez surtout pas de vous rendre à la magnifique exposition " Paris en chansons " , qui se tient jusqu'au 29 juillet 2012 à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris . Cette rétrospective des chansons dédiées à Paris sont un enchantement . C'est Juliette Greco qui est la marraine de cette exposition .

            paris_10             P1000817     

                                                

                 Paris_En_Chansons_1       P1000816      P1000805

                                                   Exposition  " Paris en Chansons " 

  Depuis le 16e siècle, des milliers de chansons ont été composées sur Paris . L'exposition vous invite à les retrouver, mais aussi à vous éclairer : quelles images de Paris ces chansons nous renvoient-elles , quelle réalité, quel imaginaire , quelle vision poétique de la Ville véhiculent-elles ? Réponse à la Galerie des bibliothèques jusqu'au 29 juillet . Si le thème parisien s’exprime déjà dans la chanson de Clément Janequin , Les cris de Paris (vers 1520) , il connaît un essor considérable et multiforme à partir du XIXe siècle et demeure, encore aujourd’hui, un sujet de prédilection pour des artistes très divers . Certaines chansons se font l’expression de l’amour porté à la ville ou de la nostalgie d’un Paris perdu – On célèbre le ciel de Paris, ses saisons, ses heures, de l’aube à la nuit. Paris est d’évidence la ville des amours, naissantes, meurtries ou défuntes . La Seine, les quais et les ponts sont chantés pour leur beauté, leur histoire, leur romantisme , tour à tour lieux sentimentaux par excellence et lieux de la misère humaine .

         291780546       cartesCrisdeParis1      500px-ChiquetCris

       Clément Jannequin                           Les Cris de Paris 

  Il n’est pas un quartier de Paris qui ne soit le sujet ou le cadre d’une chanson, selon une tradition mise en place à la fin du  XIXe siècle par Aristide Bruant – À Grenelle, À Batignolles, À la Bastille, etc. Les chansons dressent une véritable cartographie des rues de la capitale, qu’il s’agisse d’exprimer l’esprit d’un lieu ou simplement de localiser une aventure. L’omniprésence des quartiers à forte identité culturelle ou sociale, Montmartre, Pigalle, la Bastille, Saint-Germain-des-Prés, n’exclut pas les rues moins typiques, du cœur de la cité à sa périphérie. Et parfois, par une imprégnation durable de la mémoire collective, la chanson contribue à entretenir l’image mythique de certains quartiers de Paris, rue de Lappe ou Pigalle par exemple, en décalage avec leurs évolutions actuelles . 

    1900_Paris_Chansons_n12_480         aristide-bruant-182119         F901_01

  On ne pourra qu’être frappé par la permanence ou la récurrence de certains de ces thèmes, comme par exemple la filiation qui relie  " Paris à cinq heures " , écrit par Marc-Antoine Désaugiers en 1802, à " Il est cinq heures, Paris s’éveille " chanté par Jacques Dutronc en 1968. La variété des types de chansons – romances sentimentales, chansons réalistes, poétiques, engagées ou chansons comiques, parfois très drôles -, comme leurs qualités littéraires et mélodiques, sont à la mesure de ce thème parisien qui a inspiré, à toutes les époques, les plus grandes personnalités . 

       chansons_de_paris         parisquichante33          1       

  Pour la première fois , une exposition, conçue par deux bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris, la Médiathèque musicale de Paris et la Bibliothèque historique, traite ce sujet , associant documents sonores, iconographiques et audiovisuels : photographies, affiches, partitions ou « petits formats », disques, livres, revues et manuscrits , etc. Ces documents , réunis pour la première fois, établissent des correspondances entre l’histoire de Paris et sa perception, réaliste , mythique ou imaginaire, par la chanson française .

       Paris_En_Chansons_1     Paris-en-Chanson4     Paris-en-Chanson3

       viewmultimediadocument      paulus_chansons_de_paris      sous-les-toits-de-paris-08-g

                                               Les chanteurs de rues 

 Crée en partenariat avec Deezer, le site www.chansons.paris.fr permet de prolonger la visite grâce à une véritable cartographie sonore de Paris avec près de 200 chansons à écouter, mais aussi un jeu pour tester vos connaissances, une sélection de plus de 2 000 chansons sur Paris et tous les événements liés à l'exposition .

  Ref. Site officiel de l'exposition .

    

                                Yves Montand - " A Paris "

        

           

LE COLLÈGE DE DANVILLE

$
0
0

  

                                           P1010151

                                            Rue Hautefeuille - Ancien collège de Danville 

  Aujourd'hui partons ensemble à la découverte de cette curieuse batisse flaquée d'une tourelle d'angle ou échauguette  , qui se trouve à la l'angle de la rue Pierre de Sarrazin et du 21 de la rue Hautefeuille  dans le VIème arrondissemment non loin de la place Sain-André-des-Arts .

       Rue_Hautefeuille_21_-photo-1869-1870         cartes-postales-photos-Ancien-College-Danville-21-Rue-Hautefeuille-tourelle-du-XIVe-siecle-PARIS-75006-7970-20080114-1u3d7g4b2t1k7e7k5i0o         XWV

                                        Le Collège de Danville 

      La rue Hautefeuille 

 

                                           P1010163

   La rue Hautefeuille s'ouvrait dès lors , mais d'un seul côté, au nouveau boulevard Saint-Germain , qui ne la traverse pas encore. Elle existait en 1252 . A l'origine, la partie de cette voie comprise entre la rue Saint-andré Des Arts et la rue des Poitevins fut dénommée rue de la Barre , puis rue du Chevet Saint-André , rue Saint-André et aussi rue de la Vieille Plâtrière. L'origine du nom " Hautefeuille " attribué à cette voie est probablement du aux arbres hauts et touffus qui la bordaient ou, suivant Jules Quicherat, aux substructions romaines trouvées à l'angle de la rue Monsieur Le Prince et du boulevard Saint-Michel qui, au moyen âge, auraient été désignées sous le nom de château de Hautefeuille .

       DSCN0631        P1010173         Capturer

                             Rue Hautefeuille                     Eglise Saint-André-des-Arts

  D’après Jules Quicherat , dans ses «  Mélanges archéologiques » , le nom de la rue Hautefeuille proviendrai du château Hautefeuille ( Altum folium ) , On a retrouvé des fragments de ce château en 1358 : la voie ouvert sur le jardin des thermes était le chemin qui y conduisait . Sous Saint-Louis la voie qui nous intéresse était déjà nommée la « Haute-Feuillée " . Avant Philippe-Auguste la voie allait jusqu’au château Hautefeuille qui appartenait au seigneurs desquels était issu le traite Ganelon le comte d’Hautefeuille . Sous Philippe Auguste la rue s’arrêtait au mur d’enceinte de Paris entre la porte Saint-Michel et la porte de Buci  . Après Philippe-Auguste la rue Hautefeuille s’arrêta rue des Cordeliers , actuelle rue de l’École de Médecine . La partie nord de la rue entre la rue Percée ( impasse Hautefeuille ) et la rue Saint-André-des-Arts s’appela rue de la Barre , puis rue Saint-André et du Chevet-Saint-André .

     planphilippeauguste_m           vieux-paris-f2-3b1cd         1610_0_L

 Enceinte de Philippe-Auguste        Porte Saint-Michel                  Porte de Buci          

  Le bas de la rue s'appelle du Chevet-Saint-André, à cause de l'église Saint-André-des-Arts, et la même extrémité , si ce n'est un tronçon intermédiaire , se dit aussi rue de la Barre, en raison d'un lieu de justice, ou d'une limite de juridiction, ou d'une barrière comme le droit appartient aux nobles de la haute volée d'en avoir à leur porte, ou enfin à cause du logis de Jean de la Barre, avocat . L'ordre des prémontrés acquiert de Pierre Sarrazin, en l'an 1252, une maison où se fonde le collège des Prémontrés, en regard des Cordeliers . Leur établissement, dans le principe, est encadré et isolé par quatre rues, celle des Cordeliers , qui deviendra rue de l'École-de-Médecine , celle des Étuves, qui sera supprimée après avoir fait suite à la rue Mignon , celle de l'Archevêque-de-Reims ou du Petit-Paon , dont il subsistera au XIXe siècle le cul-de-sac Larrey .

                         DDD                        

 Enfin celle Hautefeuille , qualifiée aussi rue qui va à Saint-André . Il est possible que Pierre Sarrazin demeure propriétaire de la maison située vis-à-vis du collège , et qu'anoblit une tourelle à l'angle ou échauguette de la rue Pierre Sarrazin. On rapporte, pourtant au règne de Philippe de Valois l'existence notoire d'un hôtel de Forez, qui peut  avoir surgi avec ce pavillon, ou l'avoir englobé, bien que ledit hôtel ait séparé de la rue Pierre-Sarrazin celle des Deux-Portés , anéantie par le boulevard Saint-Germain .

      Le Collège de Danville 

  Le collège de Danville fut fondé en 1390 par Gérard et Jean Danville , il sera en 1672 réuni à celui de Louis-le-Grand en 1672 . Les bâtiments appartiendront successivement à Mme de Bullion en 1703 , à la famille de Cœtlosquet en 1787 et enfin en 1805 à l'éditeur Arthus Bertrand , ancien hussard de Bercheny . Au commencement du XIXème siècle il fut transformé en librairie . Aujourd'hui il abrite le siège de l'association coopérative des étudiants en médecine . La tourelle d'angle , que l'on peut toujours admirer aujourd'hui appartenait sans doute à Pierre Sarrazin , bourgeois de Paris au XIIIème siècle . La belle tourelle d'angle octogonale à deux étages datant du XIVe siècle , est classée monument historique depuis 1992 .

            208_370        P1000963        WX    

     P1010150         P1010144          P1010145 

                                        Le collège de Danville 

      Ne manquez pas , lors d'une de vos prochaines promenade dans le " quartier latin " de découvrir cette rue , témoignage d'un riche passé historique . Vous pourrez , en outre , admirer au 5 de la Hautefeuille , une autre bâtisse , également pourvue d'une jolie tourelle , c'est l'ancien hôtel des Abbés de Fécamp datant de 1292 auquel je consacrerai  prochainement un petit article . 

         





 

 

EGLISE NOTRE-DAME-DES-VERTUS

$
0
0

  Je vous propose aujourd'hui de vous dévoiler la passionnante histoire de l'église Notre-Dame-des-Vertus qui se trouve à Aubervilliers près de la mairie . Cette église , ô combien riche en histoire à tissé des liens très fort avec Paris , comme vous allez le découvrir . 

 

                                

                                 P1020076

                                           Eglise Notre-Dame-des-Vertus 

 

      La ville d'Aubervilliers 

  Chaque commune a sa propre histoire et la présence humaine à Aubervilliers remonte sans doute à l’Antiquité, mais le premier texte connu attestant son existence est  découvert dans une chartre datant de l'an 636 . La ville est mentionnée sous la forme latinisée Albertivillare en 1059 , d’où le nom d'Albertivillarien pour désigner les habitants . La bourgade d’Aubervilliers doit son nom , Alberti ou Auberti Villa , la ferme d’Aubert ou d’Albert , au personnage inconnu qui y détient un domaine agricole dans la première partie du Moyen Age . Elle dépend de l’Abbaye de Saint-Denis . Située dans la plaine Saint-Denis , au nord de Paris, le village est régulièrement ruiné par les invasions : notamment pendant la guerre de cent ans et les guerres de religion (ce qui lui vaut divers régimes d’exemption fiscale sous l’ancien régime) .  

                     TYU

                                        Aubervilliers - les - Vertus 

   En 1402 Michel de Laillier , seigneur d’Ermenonville se voit attribué la seigneurie du Vivier-lès-Aubervilliers . Charles-François de Montholon (1480-1543) chevalier et seigneur du Vivier ( 1480-1543 ) avocat du roi au parlement de Dijon , possédait le château du Vivier à Aubervilliers . Son fils Pierre de Montholon victime de la grippe espagnole mourut en 1596 dans le chateau familial et repose dans léglise Notre-Dame des Vertus auprès de l'autel . Le château du Vivier est supposé avoir été bâti vers 1580 pour le compte de la famille de Montholon  . Le lieu est connu sous le nom de Château des Vertus au 18e siècle. Les fossés furent  comblés entre 1800 et 1839. Il n'en reste aucun vestige . Jusqu'à ces dernières années il y avait une rue du Vivier à Aubervilliers . 

   Capturer           sde            qsd

     Le chou des Vertus          Abbaye de St-Denis     François de Montholon

   Parmi les personnes célèbres qui passèrent ou séjournèrent à Aubervilliers on peut citer : Philippe de Valois et son épouse Blanche d'Evreux , le maréchal de Toulouse , Henri IV , Jeanne d'Arc , Louis XI , Louis XIII . Avec l'établissement des Oratoriens au XVIIe siècle, Aubervilliers devint un centre spirituel important et reçut d'illustres visiteurs parmi lesquels Saint-Vincent-de-Paul fondateur des Lazaristes et des Filles de la Charité , Saint-Jean d'Eudes le Cardinal de Bérulle fondateur de la société de l'oratoire de Jésus , madame Acarie ( Marie de l'incarnation ) , monsieur Olier fondateur de la compagnie des prêtres de Saint-Sulpice , Jean-Baptiste de la Salle fondateur des Écoles Chrétiennes ,  ainsi que Frédéric Ozanam fondateur de la Société de Saint-Vincent de Paul .  

    133590       HenriIV        louis11

      Philippe de Valois               Henri IV                         Louis XI 

    titian-cardinal-pietro-bemb         st_vincent_de_paul__044781600_0957_22052012        608px-Portrait_de_Mère_Marie_de_l'Incarnation

    Cardinal de Bérulle       Saint-Vincent de Paul    Marie de l'incarnation 

  Le terrain tout autour du village est très humide . A partir du 16° siècle, après drainage des marais , l’activité agricole se concentre sur la production maraîchère , choux, oignons, pour alimenter le marché parisien qui s’accroît . La ville prend son essor avec la révolution industrielle qui la dote d’une situation exceptionnelle au regard des voies de communication : construction du canal Saint-Denis , du chemin de fer du Nord , dès la première moitié du XIXème siècle . Les usines se développent et supplantent les cultures maraîchères . Des équipements collectifs (logements, nouvelles voies de communication sont construits au milieu du XXème siècle . La fin du XXème siècle est marquée par une nouvelle mutation : le déclin des industries traditionnelles et le début d’une ère plus résidentielle pour la commune, encore en pleine évolution dans les premières années du XXI ème siècle .    

 

             FGH

                             Notre-Dame-des-Vertus par Israël Sylvestre ( XVIIème siècle )

 

      Histoire de l'église Notre-Dame des Vertus 

  En 1242 il n'y avait à Aubervilliers qu'une simple chapelle  , succursale de Saint-Marcel-lès-Saint-Denis , sous l'invocation de Saint-Christophe . Elle érigée en paroisse en 1300 ce qui lui confère le statut d'église à part entière . Cette église doit sa célébrité au " miracle de la pluie " . En 1336, une longue sécheresse désolait les cultivateurs. Il est dit que, le 14 mai, une jeune fille priant la Vierge dans la chapelle voit ruisseler les yeux de la statue. Au même moment, la pluie se met à tomber, vivifiant la terre. Par ce miracle, le lieu devient célèbre et attire dès lors des fidèles de tous les milieux . Les jours de pèlerinage étaient : l'Annonciation, le lundi et le mardi de Pâques .

 

         uio               2106_pleinecran                  le-pelerinage-a-notre-dame-des-vertus-aubervilliers

     Eglise N-D des Vertus            N-D des Vertus       Pèlérinage  à  N-D des Vertus   

 76594782    P1060369

                                        Le Miracle de la pluie 

     La chapelle primitive ne suffisant plus à contenir l'afflux des pèlerins , l'église actuelle , construite en pierre tendre , est commencée à la fin du XIVe siècle et trouve sa version définitive trois siècles après le miracle de la pluie . Ce miracle rend le lieu célèbre . Le maréchal de Toulouse offre des cierges en hommage à la Vierge. Ils sont toujours visibles, exposés dans une vitrine située dans le bas-côté gauche de l'église . D'aucuns prétendent que l'on doit la tour carrée à Louis XI , qui aurait eu une dévotion particulière pour la Vierge des Vertus. Louis XIII, le roi pieux , vient y prononcer des vœux en 1614, dont celui de construire à Paris une église dédiée à la Vierge s'il remporte la victoire sur les protestants. Exaucé , il fait construire Notre-Dame-des-Victoires , qu'il considère alors comme la fille de Notre-Dame-des-Vertus d'Aubervilliers . Notre-Dame des Vertus était connue sous le vocable de Saint-Christophe auquel on ajouta au XVIIIème siècle Saint-Jacques-le-Majeur dont la fête était célébrée le même jour , elle ne prendra le nom de Notre-Dame des Vertus qu'en 1866 . Cette église est classée Monument Historique depuis le 17 juillet 1938 .

     1_20110207_004448      P1090391        76626415

        Louis XIII                   Vœux de Louis XIII           Don du maréchal de Toulouse    

     P1080482     P1080481     P1080470

                                 Ex voto dans l'église Notre-Dame des Vertus 

  C'est la reconnaissance de Louis XIII envers la Vierge miraculeuse qui permet à l'église de se doter d'une nouvelle façade . Édifiée vers 1628, dans le style jésuite, cette façade , dont l'architecture massive est accentuée par la corniche qui la traverse , se divise en deux niveaux. Dans le registre inférieur, deux niches renfermaient à l'origine les statues de saint Christophe et de saint Jacques. Percée de deux oculi dans le registre supérieur , elle présente une statue moderne de la Vierge dans une niche qui présente la particularité de porter l'enfant Jésus sur le bras droit alors que, le plus souvent, les vierges à l'enfant portent sur le bras gauche. Contrebutée par deux grosses volutes, cette niche est couronnée par un fronton triangulaire surmonté d'une croix . À droite de la façade, la tour carrée , d'une hauteur de trente mètres, porte sur son soubassement la date de 1541 .

     eglise-noir-blanc-756738       P1020074       P1020072

                                    Église Notre-Dame des Vertus 

   La façade de l’église a été construite vers 1628 dans le style jésuite . Pendant la Révolution de 1789, la statue de la Vierge miraculeuse est profanée. Traînée sur la route menant à Saint-Denis par une corde passée autour de son cou, les sans-culottes finissent par la brûler en chantant La Carmagnole et Ah ! ça ira ! Une main a échappé aux flammes et a pu être conservée . L'actuelle statue de la Vierge, située dans la chapelle de gauche, est sculptée dans du bois de tilleul par la maison Baffet en 1873. C'est la copie d'une ancienne statue retrouvée cette année-là dans la chapelle Saint-Julien-le-Pauvre à l'Hôtel-Dieu. Elle est enchâssée dans uns un encadrement néo gothique, flanquée de deux anges porteurs de phylactères Au XIXe siècle, elle est surélevée d'une flèche de neuf mètres qui est détruite en 1900 lors d'un incendie . L'église sera à nouveau profanée et pillée sous la Commune . 

           P1080477       P1020083       P1020080

       Notre-Dame des Vertus        Reliquaire profané             Notre-Dame des Vertus    

 L'édifice n'ayant jamais été terminé , le chœur n'ayant pas été construit , le chevet est droit et amorti aux angles par un pan coupé. De plan rectangulaire, l'église comprend une nef et deux collatéraux, et son chœur occupe la dernière des huit travées . Guilhermy 1875 signale l’existence, sur une petite cloche, suspendue au-dessus du chevet de l’église, d’une inscription allemande qui nous apprend qu’elle se nomme Marie et qu’elle fut fondue en 1455 . De petites fleurs de lis sont gravées dans les intervalles des mots. Cette cloche provient peut-être de quelque église alsacienne ; déplacée pendant la Révolution et rachetée par la fabrique d’Aubervilliers .En 1623-1624, il est fait mention d’un petit cimetière situé proche la porte de l’église . 

         P1080473           sdd             xcb

   Jean-Baptiste de la Salle            Trésors de l'église                  Fonts Baptismaux                                   

                                                                      

       Les Vitraux de l'église 

 Les vitraux historiés sont mis en place en1920 . L'un d'eux à pour sujet le pèlerinage historique à Notre-Dame des  des Vertus suite au " Miracle de la pluie " .  En 1529, dans la nuit du Vendredi au Samedi saint, les fidèles de toutes les paroisses de Paris se rassemblent à Notre-Dame et partent en procession à Notre-Dame-des-Vertus pour supplier la Vierge miraculeuse de conjurer la Réforme protestante . Alors, chaque pèlerin portant un cierge , la lueur est tellement intense que les habitants de Montlhéry (Essonne) croient que Paris est en feu . Il est mis en place en février 1920 , et béni le 11 mai de la même année, lors du pèlerinage annuel . Dans l'église , huit des dix-sept vitraux illustrent des "vertus " accomplies par la Vierge d'Aubervilliers. Le vitrail du miracle de la pluie est offert en 1894 par les familles Demars-Sivot et détruit, en 1918 , par le souffle d'une explosion qui se produit à La Courneuve . Il est reconstitué et posé en novembre 1919 par les ateliers Charles Champigneulle. Ce dernier, maître verrier originaire de Metz , a inventé le procédé dit du ' double vitrail ' utilisant la reproduction photographique sur verre. On lui doit la plupart des vitraux de l'église .

       P1090385      P1090386       P1090378

           P1090379           517px-Aubervilliers_Notre-Dame-des-Vertus5100            P1090387

                            Vitraux de l'église Notre-Dame des Vertus

       Le grand Orgue                                         

  Le grand orgue de tribune est l'unique exemplaire du XVIIe siècle en Ile-de-France  restauré depuis peu , est le mieux conservé de ceux de cette époque et le seul du début du XVIIe siècle en Île-de-France . Le grand buffet , les consoles , les Harpies , les moulurations et l'ensemble du décor datent de 1630 environ . La partie instrumentale , refaite entre 1770 et 1780 , est l'œuvre de François-Henri Clicquot descendant de Robert Clicquot (1645-1719) , l'un des plus grands facteurs d'orgues français, et auteur en 1779 , d'une Théorie pratique de la facture d'orgue . La dernière restauration dare de 1987 sous la conduite du facteur d'orgue Robert Chauvin qui le remit dans l'état où il était en 1780 . L'orgue a conservé son pédalier à la française ; ce qui est très rare .

                 Aubervilliers

                           Grand orgue de Notre-Dame des Vertus 

 

    Restauration de l'église Note-Dame-des-Vertus

 Les fissures de l’église Notre-Dame-des-Vertus seront comblées en 2012 . Un premier diagnostic, établi il y a 15 ans, avait recommandé d’injecter un coulis de ciment entre les deux parois des murs . Mais les matériaux de remplissage d’origine se sont détériorés et ce comblement poussent sur les parois , accentuant les failles qui fissurent la façade. Il s’agit donc de traiter ces matériaux pour désactiver les poussées et de remplacer les pierres détériorées . Les travaux devraient débuter fin 2011 et durer 12 mois .

    

     P1020078         P1020085        P1020087

                         Restauration du clocher de Notre-Dame-des-Vertus

 

  Ne manquez pas de rendre visite à l'église d'Aubervilliers Notre-Dame des Vertus si riche en souvenirs historiques , pourquoi pas à l'occasion d'un des nombreux concerts qui s'y déroulent , elle en vaut grandement la peine !!! 

 

   

   

LA FONTAINE DE JARENTE

$
0
0

                                       

                                   P1020992

                                            La Fontaine de Jarente

   Partons ensemble à la découverte de la Fontaine de Jarente qui se trouve dans le quartier du Marais impasse de la Poissonnerie au numéro 2 de la rue de Jarente . Il faut distinguer à Paris deux types de fontaines . Les fontaines " décoratives " comme celles des jardins , des parcs  ou des places et les fontaines " utilitaires " qui servaient aux parisiens afin de s'approvisionner en eau potable gratuitement sans être obligé de faire appel à un " porteur d'eau " souvent fort onéreux . Une grande partie des fontaines de la rive droite de Paris étaient alimentées par les eaux du canal de l'Ourcq et des sources de Belleville , de Montmartre et celles de la rive gauche par l'eau provenant de l'aqueduc Médicis ( aqueduc d'arcueil-Cachan ) qui amenait l'eau provenant du plateau de Rungis . La fontaine la plus ancienne de Paris était celle des Innocents ( toujours visible près de Halles ) construite par l’architecte Pierre Lescot et le sculpteur Jean Goujon  à l’occasion d’une entrée royale du roi Henri II à Paris . 

          porteur_d-eau_2    Aqueduc-Darcueil-coll    61171311

               Porteurs d'eau                   Aqueduc  Médicis                Canal de l'Ourcq

  Les Français feront le vœu à Sainte-Catherine d'élever une église s'ils gagnaient la bataille de Bouvines . Saint-Louis , sous la régence de Blanche de Castille , posera la première pierre de l'édifice sur un terrain appelé Val des Ecoliers . Le couvent de Sainte-Catherine du Val-des-Écoliers sera détruit au XVIIIème siècle et remplacé , en 1777, par un marché . On aménagera, dans le même temps , le cul de sac de la Poissonnerie aujourd’hui impasse de la Poissonnerie destinée à l'établissement du marché aux poissons . 

        HQ       P1030010         25413-19

       Couvent Sainte-Catherine                            Impasse de la Poissonnerie  

   Cette fontaine fut édifiée en 1783 par Caron, architecte du marché Sainte-Catherine, dans une impasse destinée au marché du poisson. Le marché fut édifié en partie grâce au don d’un terrain par Louis François Alexandre de Jarente Abbé Commendataire du Prieuré de la Couture Sainte-Catherine afin que soit ouverte une rue permettant le passage d’une charrue (rue de Jarente ) . Elle comprend un motif principal, en avant-corps , encadré de deux pilastres d’ordre dorique à bossages qui supportent un entablement avec fronton triangulaire , dans le tympan duquel est sculpté un vase entouré de roseaux . On note également l’existence d’une niche rectangulaire décorée d’un bas-relief représentant un faisceau couronné de chêne qu’accompagnent deux dauphins entrelacés avec des cornes d’abondance voisinant avec le faisceau de licteur

        sap01_mh00087119_p      P1020995       5 (Custom)

                                                La Fontaine de Jarente

    Les faisceaux de licteur 

  Les faisceaux sont constitués par l'assemblage de branches longues et fines liées autour d'une hache par des lanières . Dans la Rome antique, les faisceaux étaient portés par des licteurs, officiers au service des Magistrats et dont ils exécutaient les sentences . La révolution française réinterprèta ce symbole : le faisceau représente désormais l'union et la force des citoyens français réunis pour défendre la Liberté. L'Assemblée constituante impose en 1790 ses « antiques faisceaux » comme nouvel emblème de la France . A la chute de la Monarchie , le faisceau de licteur devient un des symboles de la République française « une et indivisible » (tel un faisceau) . En 1913, le ministère des Affaires étrangères adopte pour les postes diplomatiques et consulaires à l'étranger un emblème inspiré d'un modèle figurant sur les gardes d'épée et les boutons d'uniforme diplomatique . Le dessin représente un faisceau de licteurs surmonté d'une hache et recouvert d'un bouclier sur lequel sont gravées les initiales RF (République française), des branches de chêne et d'olivier entourent le motif . Le chêne symbolise la justice, l'olivier la paix . Le président Giscard d'Estaing a repris ce motif sur son drapeau présidentiel . 

      

          Capturer       2i7w83q       giscard_fanion_web

           Licteur romain                       Faisceau de licteur 

 

    La fontaine est encadrée de deux portes sur les linteaux desquelles sont sculptées des rosaces formées de coquilles et de plantes aquatiques . La stèle est couronnée d'une boule . On peut encore apercevoir sur le coté droit de la fontaine une petite porte permettant de pénétrer à l'intérieur de celle-ci afin de procéder à son entretien . Près du sol , un filet d'eau sort d'un mascaron de bronze en tête de satyre . L'appareillage général de la construction est décoré dans le style « à congélation » , que l'on note sur les pilastres et le linteau . Le fronton est décoré d'une bouche d'eau déversant un flot gelé .

             P1030008        P1030007      P1030006

        P1020997          P1020994         FONTAINE-DE-JARENTE-IMPASSE-DE-LA-POISSONNERIE-20111008-A

                                                        La Fontaine de Jarente 

    Ne manquez pas , lors de l'une de vos promenades dans la quartier du Marais d'aller lui rendre une petite visite car elle semble s'ennuyer dans son triste petit passage !!! Vous découvrirez de nombreuses autres fontaines aux alentours , bonne promenade .              

   

 

 

 

 


LA STATUE DE LA LIBERTÉ A PARIS

$
0
0

                                         

                             P1020340

                                               Statue de la Liberté 

  Inutile d'aller à New-York pour admirer la statue de la Liberté, nous avons le même à Paris !!! Je vous entraîne  découvrir sa réplique qui se trouve à l'extrémité de l'allée aux Cygnes (anciennement digue de Grenelle ) et improprement appelé Ile aux Cygnes . D'une longueur de 850 m de long et d’une largeur de 11 m, elle est une constituée d'une bande de terre artificielle construite en 1827 au milieu de la Seine pour servir de points d'appui aux trois ponts qui la traversent, le pont de Grenelle , le pont Rouelle ( pont ferroviaire , de la ligne C du RER , c'est un ouvrage de pierre et arches métalliques . Construit pour l'Expositons Universelle de 1900 ) , et le pont de Bir-Hakeim , entre les 15e et 16e arrondissement . Sur toute sa longueur et des deux côé elle est bordée d'une allée d'arbres . 

   6_ile-aux-cygnes      P1020387      Île_aux_Cygnes_Paris_15e_001

                                                   Allée aux Cygnes 

   Pont-De-Grenelle      P1020412      P1020451

       Pont de Grenelle                      Pont Rouelle                    Pont de Bir-Hakeim 

 

          L'Ile aux Cygnes 

   Ancienne île de Paris, réunie à la rive gauche de la Seine à la fin du XVIIIe siècle. Elle se trouvait au nord-ouest de l'actuel 7e arrondissement , entre la rue de l'Université et la Seine, les Invalides et le Champ de Mars , là où se situe à présent le Musée du quai Branly . L'île Maquerelle a été constituée par la fusion de plusieurs îlots : l'île des treilles , l'île aux vaches, l'île Maquerelle , l'île de Jérusalem et l'île de Longchamp . Au XIIIe siècle, les paysans de Chaillot ont le droit de faire paître leurs vaches sur l'île Maquerelle en échange d'une redevance en espèces et en nature payée à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés . Après le massacre de la Saint-Barthélemy , on y enterre les corps de 1 200 victimes .       

                             ile des cygnes

                                                   Ile aux Cygnes 

    Elle est renommée « Ile des Cygnes » après que des cygnes y aient été placés par ordonnance royale du 16 octobre 1676 . Le « garde-cygnes » est chargé de les récupérer « depuis le pont de Saint-Cloud jusqu'à Saint-Maur et Corbeil » pour les mettre à l'abri durant l'hiver . La maison du garde-cygnes est inventoriée dans les bâtiments du roi . C’était une île assez grande , qu'un très petit courant d'eau séparait du rivage , et qu'on y a réunie en comblant cet espace . Cette île s'était formée par la réunion de plusieurs autres , et par des atterrissements , que l'amas des sables et les dégradations de ces petites îles avaient occasionnés . On nommait île de Grenelle celle qui faisait face à la Longue Raie ; elle s'accrut depuis par l'adjonction de l'île des Treilles , qui était au-dessus , et de l'île aux Vaches , qui était au-dessous. Dès 1494, on l'appelait île Maquerelle , nom dont on n'a pu découvrir jusqu'à présent ni l'origine ni l'étymologie . Ce lieu fut destiné, dans le seizième siècle , et par arrêt, à servir de sépulture aux pauvres décédés à l'Hôtel-Dieu ; mais cet arrêt ne fut point exécuté . Le nom d'île des Cygnes lui vient de ce qu'au commencement de ce siècle , on y avait placé quelques oiseaux de cette espèce .

                            ile des cygnes

                                                 Ile aux Cygnes 

 

        La Statue de la Liberté 

   Un siècle après le soutien décisif apporté par les Français de Rochambeau et Lafayette aux Insurgents américains , les Français décident d’accomplir un geste fort pour commémorer le centenaire de l’indépendance de 1776 . Edouard Laboulaye , fin observateur de la vie politique américaine et partisan décidé de l’Union face aux Confédérés , est l’initiateur de ce projet , né en 1870 et confié à son ami sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi La construction débute en 1875 dans un atelier parisien , rue de Chazelles ( dans le XVIIème arrondissement ) employant environ 600 personnes. Deux architectes travaillent au sein de cet atelier : Eugène Violet-le-Duc (1814-1879) et M. Garnier . Le premier montage provisoire est réalisé en 1876 . En 1879 Eugène Violet-le-Duc meurt , laissant son travail inachevé . Frédéric Auguste Bartholdi fait appel à Gustave Eiffel qui décide de modifier les plans de Violet-le-Duc concernant la structure qui devait  la soutenir . 

         Capturer                Bartholdi-portrait                 pho-1981-76-7-1

      Edouard Laboulaye          Auguste Bartholdy                 Gustave Eiffel 

   

        1169            construction-statue-liberte-new-york-09           construction-statue-liberte-new-york-07 (1)

       construction-statue-liberte-new-york-09     construction-statue-liberte-new-york-04     construction-statue-liberte-new-york-10

                                   Construction de la statue de la Liberté 

  Pendant la construction de la statue , les ouvriers y accèdent par la sandale droite de la statue. Pour la petite histoire, Bartholdi y a même organisé un banquet afin de récolter des dons. Lors du montage final , un bras fut légèrement déplacé pour pallier à un problème de conception de Gustave Eiffel. L’assemblage de la structure se termine en 1884 . Les parisiens voient donc la statue partir en 214 caisses réparties dans 70 wagons jusqu’à Rouen , puis elle est ensuite embarquées sur la frégate « L’Isère » placée sous le commandement de Jean Gabriel Lespinasse de Saune . La statue arrive à New York en juin 1885 mais le piédestal n’est pas achevé . Richard Morris Hunt est choisit pour être l’architecte du piédestal de la statue . C'est en avril 1883 que les travaux pour la construction de ce piédestal commencent, pour se terminer une grosse année plus tard, le 17 mai 1884 . 

      ob_b1a6a76f3000a73296e802f7b2e3c5c6_img078       maquette isere      bartholdi_04

                                                      La frégate " l'Isère " 

   L’inauguration de la statue a lieu le 28 octobre 1886 qui fut transformé en jour férié pour célébrer l’évènement . C’est le Président Cleveland qui procède à cette inauguration avec à ses côtés Frédéric Auguste Bartholdi et quelques 200 bateaux venus admirer la belle. Le visage de la statue est recouvert d’un voile tricolore qui est enlevé par Bartholdi lui-même sous les grondements de canons et les sirènes des navires. Sur la tablette qu’elle tient dans la main gauche, on peut lire en chiffres romains « 4 juillet 1776 », jour de l’indépendance américaine . Sur une plaque de bronze du piédestal, est gravé le poème d'Emma Lazarus, intitulé "The New Colossus" qui s'adresse aux millions d'immigrants débarquant à Ellis Island . 

    Edward Moran - Statue of Liberty Enlightening the World         Grover-Cleveland         newcolossus

  Inauguration en 1886       Grover Cleveland          Poème d'Emma Lazarus 

                  immigrés

                             Immigrants arrivant à New-York 

  Autrefois les visiteurs pouvait gravir les 354 marches pour accéder à l'intérieur de la couronne . Celle-ci est ajourée par 25 fenêtres symbolisant les 25 pierres gemmes . Les sept rayons de la couronne représentent les sept mers et continents . La statue est composée de 31 tonnes de cuivre et de 125 tonnes d'acier . Les plaques de cuivre qui recouvrent l'édifice ont une épaisseur de 2,37 mm . L'accès du public sur le balcon entourant la torche a été interdit pour des raisons de sécurité depuis 1916 .Depuis les attentats du 11 septembre 2001, l'accès à l'intérieur de la Statue est fermé mais l’on peut toujours visiter le musée de la statue et en faire le tour en ferry pour admirer l'une des plus belles vues de Manhattan .  La statue de la Liberté a servi de phare entre 1886 et 1902. Un gardien de phare avait même été assigné à la Statue et son faisceau lumineux était visible à une distance de 39 kilomètres . Le flambeau actuel n'est pas celui qu'arborait la statue lors de son inauguration : cette nouvelle torche recouverte de feuillets d'or est éclairée par des lampes placées sur le balcon qui l'entoure . L'ancienne torche est aujourd'hui exposée dans le musée situé dans le hall de la structure . 

      1867544157        y0dilo1d       torche_origine

                  New-York statue de la Liberté                     Ancienne torche 

   La statue de la Liberté subira de nombreux travaux de restauration depuis sa construction . La statue de la Liberté a été rénovée en 1976, à l'occasion du Bicentenaire de la Déclaration d'Indépendance. Une entreprise rémoise experte en ferronnerie d'art, Bezannes, a dirigé des centaines d'ouvriers pendant deux ans qui ont nettoyé et poli le monument. Le squelette de 120 tonnes a été remplacé par un matériau non corrosif. Elle fut de nouveau rénovée dans les années 1980 sous la présidence de Ronald Reagan , ainsi qu'en octobre 2011 pour une période d'une année .

  "La Liberté éclairant le monde" est censée non seulement consolider les liens historiques entre Français et Américains , mais surtout rappeler le triomphe des idées des Lumières par la double révolution aux Amériques et en France . Bartholdi imagine dès 1871 implanter la Statue de la Liberté sur l’île Bedloe , dans la baie de New York. Elle aura le visage tourné vers l’Europe , en souvenir de la traversée depuis les Etats-Unis des principes désormais réalisés de liberté personnelle et collective . La Statue joue donc un rôle symbolique important dans l’acclimatation du régime républicain en France . 

    Les diverses copies de la statue de la Liberté 

   De nombreuses copies de la statue de la Liberté ont été érigées tant en France ( 16 versions ) qu'à l'étranger ( Etats-Unis , Espagne , Allemagne , Brésil , Angleterre , Japon , Thailande ) . A Paris ne manquez pas de rendre visite à celle qui se trouve dans  le jardin du Luxembourg . Parmi les villes françaises qui possèdent des statues de la Liberté on peut citer Saint-Cyr-sur-Mer , Poitiers , Angoulême , Bordeaux , Roybon , Lunel et Comar  parmi les plus célèbres .

       Capturer        Roybon   IMG_8564       Sain-Cyr-sur-Mer

   Jardin du Luxembourg         Roybon                 Bordeaux             Saint-Cyr-sur-Mer     

       220px-Barra     191980942_small      Heide-Park_Soltau_Colossos

            Rio de Janeiro                 Tokyo                  Allemagne - Heide-Park 

      L'origine du mot " Gadget " 

   Saviez-vous que le mot " gadget " est étroitement lié à l'histoire de la construction de la statue de la Liberté . L’histoire se situe en 1886 : Bartholdi a terminé la conception de la Statue de la Liberté ( dont l’idée d’origine était prévu pour le canal de Suez ) et a besoin d’un entrepreneur français spécialisée en fonderie . Ce sera l’entreprise Gaget-Gauthier situé non loin du parc Monceau qui sera retenue et qui avec ses ateliers de chaudronnerie , réalisera la statue grandeur nature . L’évènement de son arrivée fait grand bruit et Gaget anticipe une opération médiatique et promotionnelle pour son entreprise : il va offrir la statue en miniature à toutes les personnalités présentes à l’inauguration s’assurant une publicité phénoménale ! Du coup, entre eux , les invités se demandaient " avez-vous reçu votre Gaget ? ", qui prononcé à l’américaine, donnait « Gadget »... Voici comment ce mot est entré dans le vocabulaire courant de la langue française !!! 

       2129-520x531 (1)      Lib1      RahmenStatue1885

                                                 Entreprise Gaget-Gauthier                                                                  

    J'espère que vous ne manquerez pas , lors de l'une de vos prochaines promenades dans Paris , d'aller découvrir notre modeste statue de la Liberté qui se trouve dans l'île aux Cygnes !!! 

      

LA SOCIÉTÉ DES CENDRES ET LA FONDERIE RUE DES FRANCS-BOURGEOIS

$
0
0

  Je me propose de vous faire découvrir une curieuse fonderie d'or et d'argent bien cachée derrière la façade du 39 rue des Francs-Bourgeois au cœur du Marais . A cet emplacement se trouvait en 1639 l'Hôtel Le Tellier ayant appartenu à Philippe de Coulanges , oncle de la célèbre épistolaire Marie de Rabutin-Chantal , plus connue sous le nom de Marquide de Sévigné . Elle y séjourna avec son autre oncle Christophe de Coulanges , abbé de Livry , et s'y maria en 1644 avec le Marquis de Sévigné . 

       439px-Marquise_de_Sévigné         P1040097         P1040104

      Madame de Sévigné    Fonderie d'or et d'argent 39, rue des Francs-Bourgeois

  Lors d'une de mes promenades dans ce quartier j'avais été interloqué  par l'inscription qui figurait sur le fronton de cette fonderie d'or et d'argent : " Traitements des cendres " . De quoi pouvait-il bien s'agir ? Nous allons découvrir ensemble l'histoire de cette petite fonderie d'or et d'argent située en plein cœur du Marais . 

            P1040100

 

   La rue des Francs-Bourgeois 

 

            Capturer

                               Rue des Francs-Bourgeois 

  Cette rue résulte de la fusion des rues suivantes : 1° entre les rues de Turenne et Payenne et la rue Saint-Catherine au XVIème siècle ; 2°entre les rues Payenne et Vieille-du-Temple . Cette vieille rue se nomma d'abord rue des Poulies, des Viez Poulies ou Vieilles Poulies 1258 , Richard des Poulies et Ferri des Poulies, à cause de ses métiers de tisserands . Elle a pris son nom actuel après que furent fondées, en 1334 , des « maisons d'aumônes » dont les occupants , affranchis de taxes en raison de leurs faibles ressources , étaient appelés « francs-bourgeois », et dont l'une se nommait maison des Francs-Bourgeois , hôpital pour bourgeois miséreux . On lui donna le nom de « rue des Francs-Citoyens » pendant la Révolution , 3°entre les rues Vieille-du-Temple et des Archives , une rue appelée , en 1287 des Jardins à cause des jardins situés près des remparts de l' enceinte de Philippe-Auguste , puis en 1291 Paradis , ce nom provenant d'une enseigne proche . Ces trois rues fusionnèrent en 1868 sous le nom de Francs-Bourgeois . Elle sera prolongée jusqu'à la place des Vosges par absorption en 1606 d'une rue appelée successivement rue Henri IV , de l'Echarpe-blanche en 1636  , de l'Echarpe au XVIIIème siècle puis des Vosges .  

     302074254        5487-8        dfg

                                          Rue des Francs-Bourgeois 

     La Société des Cendres et la Fonderie d'or et d'argent  

     La Société des Cendres , qui comptait pas moins de 500 actionnaires , a été crée par Alexis Falize ( 1811- 1898 ) en 1860 .Tout d'abord grand spécialiste des émaux , il redécouvre les émaux limousins avec ses confrères Jules Chaize , Eugène Fontenay et Frédéric Boucheron . Il deviendra ensuite un célèbre bijoutier sous le Second Empire . La Société des Cendres avait pour but de traiter les poussières de balayage , les rognures et les limailles provenant des bijoutiers et des joailliers nombreux dans ce quartier afin de récupérer l'or et l'argent dans les déchets . Les dentistes , les photographes et les graveurs se joignirent également aux clients de la Société des Cendres . Les déchets de toutes sortes étaient broyés et brûlés sous le contrôle des propriétaires . On pouvait parfois extraire plusieurs kilos d'or d'un quintal de déchet !!! Tout d'abord installé rue Saint-Croix-de-la-Bretonnerie , elle se fixe définitivement rue des Francs-Bourgeois sur les ruines de l'Hôtel Le Tellier à l'emplacement de la mairie de l'ancien VIIe arrondissement de Paris , qui en comptait douze avant que Napoléon III les étende à vingt en 1860 

       FALIZEPIC         emaux limousins_reliure        Japan pendant front

           Alexis Falize                Emaux limousins          Création d'Alexis Falize

   Construit en 1885, pour les besoins spécifiques de la Société des Cendres , sur les ruines du grand hôtel Le Tellier , à l'emplacement de la mairie de l'ancien VIIe arrondissement de Paris , qui en comptait douze jusqu'à ce que Napoléon III les étende à vingt en 1860 , il comporte dans sa partie arrière une galerie industrielle et un four avec sa cheminée en briques rouges de 35 mètres de haut que l'on aperçoit de la verrière et qui est visible des immeubles voisins . Cette cheminée monumentale s'appuie sur un élément de la muraille de Philippe-Auguste, qu'on peut voir à l'intérieur.

        P1030877         P1030874        3 (Large) (Custom) (1)

                 Cheminée de la Société des Cendres            Muraille de Philippe-Auguste (Site Paris bise-art ")  

  Fermée en 2002 l'entreprise est maintenant installée à Vitry dans le Val de Marne , mais elle reste toujours propriété du site . Des travaux de restaurations seront effectués sous le regard des Architectes des Bâtiments de France afin de créer un petit musée avant l'installation de son nouveau propriétaire le géant japonais de l'habillement Uniqlo ( groupe " Fast Retailing ) qui compte y ouvrir son troisième magasin français . Une procédure de classement à l'Inventaire des Monuments Historiques sera prochainement lancée . On peut encore admirer au sous-sol la meule à ferraille , à l'étage le four et au rez-de-chaussée la magnifique cheminée que l'on aperçoit à travers la verrière au , vedette sans conteste de ce lieu , dernier vestige industriel du quartier du Marais !!! 

      6a00d8341d8a0f53ef013484cd27e7970c       a (Large) (Custom)      1785886_94fbb094-30e4-11e1-8f07-00151780182c

         Meule à ferraille                     Four de cuisson               Cheminée monumentale 

  En espérant , que comme en 2011 , vous pourrez découvrir ce lieu insolite à l'occasion des " Journées du Patrimoines " qui auront lieu le samedi 15 et le dimanche 16 septembre 2012 . Ne manquez sous aucun prétexte cette visite qui en vaut grandement la peine, si toutefois elle est programmée cette année encore  !!! 

 

   

 

 

EGLISE ET CLOÎTRE DES BILLETTES

$
0
0

 

                             P1040086

                                              Église des Billettes 

  L'église des Billettes et son magnifique cloître sont fort peu connus des parisiens . Partons ensemble à la découverte de leur passionnante histoire . Cette église se trouve non loin de l'Hôtel de Ville de Paris au 24 rue des Archives , nom donné car elle longe les Archives Nationales . C'est le seul cloître datant du Moyen-âge à Paris . 

      La rue des Archives 

                              df

    Cette rue résulte de la fusion de plusieurs rues . Entre la rue de la Tixeranderie ( absorbée par la rue de Rivoli en 1852 ) et de la Verrerie : la rue des Deux Portes , appelée en 1281 , Entre-Deux-Portes car elle se trouvai entre deux portes qui la fermait à ses extrémités . Elle prendra au XVIIème siècle le nom de rue de la Galiace . Entre la rue des Blancs Manteaux et Rambuteau se trouvaient les rues des Deux-Portes , des Billettes , de l'Homme-Armé et du Chaume ( ancienne rue de la Porte-du-Chaume ) . Ces quatre rues reçurent en 1890 le nom de rue des Archives au nord . Les rues du Chaume , du Grand Chantier , des Enfants-Rouges et de Molay ( rue ouverte en 1800 sur l'emplacement de l'hôpital des  " Enfants rouges " , ce nom était celui du dernier grand maitre des Templiers ) reçurent à leur tour en 1874 le nom d'Archives . Cette rue fut prolongée en 1848 jusqu'à la rue Dupetit-Thouars . 

     L'église des Billettes  ( Ref. le remarquable site " Histoire du Marais " )

      Le miracle de l'hostie profanée  

   L'église des Billettes est construite à l'emplacement de la maison d'un juif nommé Jonathas . Le récit le plus ancien de cet épisode est un texte latin en prose datant de 1322 environ et conservé aux Archives nationales. Il raconte qu'une femme chrétienne avait mis ses plus beaux vêtements en gages chez un prêteur juif de la rue des Jardins (future rue des Billettes, puis rue des Archives) . Elle veut les récupérer lors des fêtes de Pâques 1290, mais n'a pas l'argent nécessaire. Le prêteur juif accepte de les lui rendre en échange d'une hostie consacrée . La femme chrétienne se rend à la messe à l'église Saint-Merri et conserve sous la langue l'hostie de la communion qu'elle apporte au prêteur juif . 

               P1420960       hostie_faverney

                                                         Le miracle des Billettes

   Ce dernier poignarde l'hostie qui se met à saigner. Devant sa femme et ses enfants épouvantés, il continue à la martyriser, répétant la  Passion du Christ : il veut la percer avec un clou, la flagelle, la jette au feu, tente de la découper, mais toujours l'hostie demeure intacte et continue à saigner. Pour s'en débarrasser, il la jette dans l'eau bouillante qui rougit ; le Christ apparaît et le prêteur juif s'enfuit. Une voisine, intriguée, entre chez lui, recueille l'hostie et la porte à l'église Saint-Jean-en-Grève. L'évêque fait comparaître le prêteur juif qui est condamné à être brûlé en place de grève, tandis que sa famille se fait baptiser (ci-dessus et ci-contre : Paolo Ucello, Le Miracle de l'hostie, prédelle, vers 1465-1469, Urbino, Palazzo ducale) . On sait effectivement d'un juif fut jugé à Paris en 1290 pour la profanation d'une hostie, mais des sources semblent indiquer qu'il se soit converti et donc qu'il n'ait donc pas été mis à mort ... 

           Billettes-2

                  Le miracle des Billettes - Vitraux rouennais du XVIème siècle 

   En 1294, un bourgeois de Paris, Régnier Flameng, obtient du roi Philippe le Bel et du pape Boniface VIII  qu'une chapelle soit construite à l'emplacement de la maison du prêteur juif. Cette chapelle est appelée "maison des miracles". Elle est confiée aux Hospitaliers de la Charité Notre-Dame, confrérie séculière créée par Guy de Joinville dans le diocèse de Chalons en Champagne, dévouée au soin des malades. Ils étaient également appelés "billettes" peut-être en raison de leur scapulaire en forme de billette ( figure héraldique en forme de rectangle ) c'est-à-dire de pièce d'étoffe rectangulaire. Le couvent s'agrandit grâce à l'achat et à la donations des maisons voisines. En 1346, ces clercs qui n'appartenaient à aucun ordre furent rattachés à l'ordre de saint Augustin. En raison des exhaussements de la rue des Archives , l'église était devenue souterraine si bien qu'en 1408 on construisit au-dessus une nouvelle église, tandis que dans l'ancienne église on enterrait les religieux du couvent (ci-dessous : plan de Paris par Belleforest, vers 1550 ; le nord est à gauche, les Billettes sont en vert). Le cloître fut reconstruit après 1427 dans le style flamboyant. A cette époque, la rue s'appelle d'ailleurs " rue où Dieu fut bouilli ". 

           Capturer         sd

                                                                           Couvent des Billettes 

  Dès qu'ils furent installés, les religieux de la "maison du miracle", qui allait devenir le sanctuaire des Billettes, organisèrent des offices solennels de réparation. Les fidèles affluèrent bientôt dans ce lieu de pèlerinage en tel nombre qu'il fallut agrandir la nef ! En 1427, on adjoignit au sanctuaire un cimetière et un cloître , bien que plusieurs fois modifié et restauré , il le seul cloître médiéval parisien qui ait survécu jusqu'à nos jours. Ce cloître est doté de belles arcades à voûtes flamboyantes .

           P1040109         143548         P1040108

                                                    Cloître des Billettes 

   En 1633, l'église fut prise en charge par les Carmes de l'Observance de Rennes, dit Carmes-Billettes. C'est en 1742 que les Carmes-Billettes se décidèrent à relancer la reconstruction de leur église. Leur nombre était passé de 14 au XVIIe à 50 au milieu du XVIIIe. Ils firent appel en juin , à l'architecte Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778), dernier des Mansart et petit-fils de Jules Hardouin-Mansart, qui venait d'être désigné le mois précédent par Louis XV pour la construction de l'église Saint-Louis de Versailles , Le projet ne fut repris qu'en 1752 et approuvé définitivement en janvier 1753 . Son auteur n'est pas précisé. La reconstruction de l'église eut lieu, non de 1753 à 1756 comme on le prétend trop souvent, mais de 1754 à 1758 . Nul doute que le projet final avait repris tout ou partie des solutions envisagées par Mansart de Sagonne . À la Révolution, l'église et le couvent sont désaffectés et vendus à des particuliers .

      450px-Rue_des_Archives-Eglise_des_Billettes        OrguesdelgliseLesBillettes2        P1040113

                                            Eglise des Billettes 

  En 1808, l'empereur Napoléon autorise la Ville de Paris à acquérir l'ensemble des bâtiments pour les affecter au Consistoire de l'Église luthérienne. C'est donc en 1808 que l'église luthérienne s'installe dans ses locaux . L'aménagement intérieur de l'église date pour l'essentiel de l'Empire et du règne de Louis-Philippe, sauf l'autel et le lutrin de création contemporaine. L'orgue a été réalisé entre 1982 et 1983 par le facteur d'orgue Mülheisen . De nombreuses manifestations culturelles se succèdent toute l'année tant dans le cloître que dans l'église ( expositions diverses , concert d'orgue et récitals de musique classique et moderne ) . 

       P1040114      6a00e5517c4bde88330168ebb79a50970c-320wi      nocturnevenitien4petit

  Ne manquez d'aller découvrir ce remarquable édifice religieux et son cloître lors de l'une de vos promenades dans le quartier et , pourquoi pas aller assister à un concert dans ce cadre magnifique  !!! 

 

 

 

 

 

 

   

 

                                     

LE PETIT CANON DU PALAIS-ROYAL

$
0
0

     Je me propose de vous faire découvrir l’étonnante histoire de ce petit canon  dissimulé au milieu d’un parterre de fleurs et oublié de tous.

                                         sdcv

                                                      Le petit canon du Palais-Royal 

    Un certain Rousseau (ingénieur en instruments de mathématiques) horloger galerie du Beaujolais, sous les arcades du Palais-Royal, invente en 1785 un nouveau genre de gnomon (cadran solaire primitif) pour remplacer un cadran solaire rue des Bons-Enfants. Il s’agit d’un petit canon muni d’une petite mèche et chargé de poudre. Il est surmonté d’une loupe précisément orientée sur le passage du soleil dans l’alignement parfait du méridien de Paris. Lorsque le soleil est à son zénith, ses rayons se concentrent grâce à la petite loupe et viennent enflammer la petite mèche provoquant la mise à feu du petit canon, permettant ainsi de régler montres et horloges à midi, ce qui est pratique à une époque où les montres à quartz n’existaient pas ! Ce qui fera dire à l’abbé Delisle : ˝ Dans ce jardin  si l’on y dérègle les mœurs, du moins l’on y règle sa montre . 

                                            qsd

   Il est installé en 1786 par ordre du Duc d’Orléans face à la boutique du sieur Rousseau, dans le jardin du Palais-Royal. En 1799 le petit canon est déplacé au milieu du parterre le plus au sud (coté des colonnes de Buren) où il se trouve toujours aujourd’hui. En 1891, l’heure indiquée par le canon du Palais-Royal est étendue à toute la France. Il dut se taire en 1911 car une loi imposait désormais à la France l’heure de Greenwich .

   79965595_o       le-petit-canon-du-palais-royal-med       

    Remis en état en 1990, le canon continua à sonner midi jusqu’à ce que le plan Vigie Pirate le fit taire. Victime d’un vol en 1998, il fut remplacé par une copie aujourd’hui muette . Sur son socle on pouvait lire  ˝Horas non numero nisi serenas˝ (Je ne compte que les heures heureuses) . Belle devise en harmonie avec ce lieu rempli de calme et de sérénité . Depuis 2011 le Ministère de la Culture à décidé de lui rendre sa fonction première . Désormais chaque mercredi à midi pile le petit canon tonne à nouveau !!!  Aujourd'hui plus d'allumage solaire , c'est un artificier qui a la charge de déclencher le tir , progrès oblige !!! Rendez-vous sur l'excellent site " Paris-bise-art " où vous pourrez voir et entendre ce petit canon tonner !!! Ne manquez pas lors de votre prochaine promenade dans ce jardin d’aller lui rendre visite !!!

 

LA TOUR DE L'HORLOGE

$
0
0

 

    Des travaux, qui ont duré plus d'un an, ont permis de complètement rénover la Conciergerie . Jusqu'à récemment, la Conciergerie était couverte d’échafaudages que cachaient des publicités gigantesques . J'ai donc pu découvrir avec grand plaisir la Conciergerie toute belle , avec des murs propres et clairs . Le toit de la tour de l'horloge a été refait, c'est un toit tout neuf et maintenant doré et l'horloge a été entièrement restaurée , c'est une pure merveille que l'on peut aujour'hui admirer !!! 

                                173677conciergerie

                                         La Conciergerie et la Tour de l'Horloge

   Le Quai de l'Horloge qui se trouve dans l'île de la Cité et qui borde la Seine entre le pont au Change et le Pont-Neuf,  fut commencé en 1580 . Les travaux souvent interrompus furent achevés en 1611 . Son extrémité occidentale absorba le petit îlot de la Gourdaine qui ne renfermait qu'un moulin sur piloti . Il s'y trouvait des boutiques autrefois occupées par des perruquiers . En 1738, Turgot, alors prévôt des marchands en fit élargir les deux extrémités en vertu d'un arrêt du conseil du 26 mars 1737 . En 1816, on augmenta encore sa largeur près du Pont-au-Change, par suite de la démolition des échoppes adossées au Palais-de Justice . Il a porté le nom du Grand-Cours-d'Eau , des Morfondues ( sans doute à cause des plaideurs qui attendaient sur ce quai ) et des Lunettes ( quartier des opticiens ) et du Nord ous la Révolution .  

                        sd

                                                        Plan de Paris de 1780

   Son nom lui vient de l'horloge du Palais, qui était placée sur la tour qui fait face au Pont-au-Change. Cette tour fut probablement bâtie sous Philippe-le-Bel, vers l'année 1310. L'horloge, la première que l'on vit en France, fut construite par Henri de Vic qui vint à Paris en 1370, sous le règne de Charles V. Ce mécanicien allemand fut logé dans cette tour, par ordre du roi, pour avoir soin de l'horloge. Son traitement était de six sols parisis par jour  La lanterne contenait une cloche qui ne sonnait que pour les cérémonies royales et qui donna le signal de la Saint-Barthélémy. Elle fut restaurée sous Henri III et ornée de sculptures de Jean Goujon 

                                         P1060019

                                                                La Conciergerie 

    L'horloge de la tour carrée

   Le cadran est de forme carrée, du diamètre d'un mètre et demi, orné au centre de rayons flamboyants et dorés ; les aiguilles en cuivre repoussé et bronzé, la grande en fer de lance, la petite terminée en fleur de lis, marquent les heures sur des chiffres romains colorés en relief sur la pierre. Les deux ravissantes statuettes qui accostent le cadran sont la Force et la Loi ; la première tient la main de Justice et la table de la Loi, sur laquelle est inscrit ce précepte : Sacra Dei celerare pins regale time jus ; la Justice porte la balance et le glaive. Elles ont été restituées par M. Toussaint, d'après les originaux de Germain Pilon dont il ne restait que des fragments mutilés, Le cadran et ses statuettes sont placés dans un petit édicule d'une extrême élégance, où l'on reconnaît aisément l'idée première, le type des horloges portatives qui, sous le règne de Louis XIII et de Louis XIV, furent appelées des « religieuses ».

             P1060015        P1060017         P1060031

                  P1060029        P1060036      P1060034

  Le fronton de l'édicule, surmonté des deux écus accolés de France et de Pologne sommés d'une couronne royale, contient cette inscription latine, composée par Passerat  " Qui dedit ante duas, triplicem dabit ille coronam " . Enfin, le stylobate de l'édicule est coupé en son milieu par un carré de marbre noir, contenant cette inscription du même poète " Machina quae bis sex tam juste dividit boras Justitiam servare monet legesque tueri " . Ce délicieux spécimen des arts compliqués et délicats de la Renaissance française a été restauré en 1852, avec un plein succès, par les architectes Duc et Dommery . 

                                144365_full_1024x743

                                         La Conciergerie  -  Adrien Dauzats

  A l'occasion de l'une de vos prochaines promenades dans l'île de la Cité , n'oubliez pas d'aller admirer la vieille  tour de l'horloge de la Conciergerie magnifiquement restaurée , elle en vaut grandement la peine !!! 

                                       

THÉÂTRE DES FOLIES BERGÈRE

$
0
0

                                               

                                800px-Folies-bergere-facade

                                                   Théâtre des Folies Bergère

    Partons ensemble à la découverte de l'histoire des "Folies Bergère " , théâtre mythique de la " Belle Époque " jusqu'à la fin des " Années Folles ", situé au 32 rue Richer dans le IXème arrondissement . 

      Rue Richer 

    Cette rue , formée en 1782 , à remplacé une ruelle appelée en 1738 , de l'Égout , car elle longeait le Grand-Égout . Cet égout allant de du boulevard-des-Filles-du-Calvaire à la place de l'Alma actuelle où elle se jetait dans la Seine . A sa formation cette rue reçut le nom de l'avocat du Parlement Jean-Charles Richer , échevin en 1780 . Elle faisait partie à cette époque du chemin que l'on suivait pour aller de la Ville-l'Évêque à Popincourt . 

    Origines du Théâtre des Folies Bergère

   Il est fort probable que l'on doive indirectement l'ouverture des Folies Bergère à une sociétaire de la Comédie-Française Mme Cornelie . En 1867, Mme Cornelie, sociétaire de la Comédie Française , souhaita se produire dans un café concert car jusqu'en 1867 une loi punissait d'amendes sévères toute personne qui se costumait ou dansait dans les théâtres  .  Ainsi naquirent les premiers cafés-concerts, et cafés-chantants où l'on pouvait danser, se costumer, chanter, dire des textes devant un décor, comme dans un théâtre.

            tumblr_m7w1zgP4PQ1r8t3kio1_500        moulin_rouge_par_cheret_01         fragson_harry_affiche_04_parisiana_1901

                                                Cafés-concerts 

  Le termes de " Folies "désignait , depuis la fin du XVIIIe, les maisons de villégiatures , créées sous la Régence pou la  noblesse et l'aristocratie , pour des fêtes nocturnes avec concerts , spectacles et ballets  . Elles étaient  situées à la périphérie des grandes villes . Près de Paris les plus connues  étaient : les Folies Méricourt , Folies St-James , Folies Richelieu , Folies Beaujon , Folies Regnault , qui donnèrent leur nom à leurs quartiers respectifs .

            Pavilion_folie_beaujon_paris_hi        P06-StJames16_vertical_block             ARTOIS_1

          Folies Beaujon                     Folies Saint-James                          Folies d'Artois 

   La mode , depuis 1830, était de baptiser les salles de spectacle du nom de  'Folies' suivies du nom du quartier où elles se situaient (Folies Dramatiques (1830) , Marigny (1848) , Nouvelles (1852) , Saint-Antoine (1865) . C'est ainsi que Mr Boislève choisit le nom de la rue Bergère , toute proche . C'est donc pour cela que " FOLIES BERGÈRE " s'écrit sans 'S'à Bergère puisqu'il s'agit des folies de la rue Bergère  .

      5872321_1_l            gh            scv   

        Folies Marigny                Folies Nouvelles           Folies Dramatiques 

 

    Le Théâtre des Folies-Bergère 

               

                            folies_bergere_facade

                                  Théâtre des Folies-Bergère  en 1890

   Le théâtre des Folies Bergères a été construit en 1869  sur un terrain propriété depuis depuis la fin du XVIème siècle de l'hôpital des Quinze-Vingts crée par Saint-Louis en 1620 , qui le loua à des maraîchers de 1606 à 1805 . En 1860 on y édifia un grand magasin de literie dit " Aux Colonnes d'Hercule " , qui en 1869 s'adjoignit une salle de spectacle . Le théâtre des Folies Bergère absorba plus tard le magasin . Ce théâtre était  appelé ironiquement " Salle des Sommiers Élastiques " ouvrit le 2 mai 1869 sous la direction d'Albert Boislève . Il ne fit que de médiocres affaires , ferma en août , rouvrit en septembre , puis ferma à nouveau en mars 1870 . Avec un nouveau directeur il rouvrit en décembre au cours du siège de Paris avec un vaudeville et dut fermer en mars 1871 . 

                             43314523

                                     Théâtre des Folies Bergère en 1880

   Ce théâtre eut alors comme nouveau directeur , en novembre 1871 monsieur Sari qui le transforma radicalement . Il agrandit la façade sur la rue Richer et ajouta un promenoir que fréquentèrent les petites dames du quartier Bréda . Cet établissement connut alors un grand succès du fait de son orchestre , de ses ballets et de ses exhibitions de toute nature . A la fin de 1880 , Sari changea le genre de son établissement qu'il voulut consacrer à des concerts de grande musique ; ce fut les " Concerts de Paris " qui patronèrent Gounod , Massenet , Saint-Saëns et Delibes . Il ouvrit en mai 1881 mais cette tentative n'eut pas le succès escompté et monsieur Sari s'empressa de de retourner à ses spectacles précédents , beaucoup plus populaires !!! 

      sum70_folies_01f    zoo-humain-5   pd3014557   3

      2   4    5    xcv

                                           Affiches des Folies-Bergère

        Manet aux Folies-Bergère

    " Un bar aux Folies Bergère est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet au début des années 1880. Il s'agit de la dernière œuvre majeure de Manet avant sa mort . La scène , contrairement aux apparences, n’a pas été peinte au bar des Folies Bergère mais a été entièrement recréée en atelier . La jeune femme servant de modèle , Suzon, est en revanche une véritable employée de ce célèbre café-concert . Manet y donne une nouvelle fois une démonstration de son art , brillant par une interprétation impassible et objective d'une scène de la société dans laquelle il vit une serveuse au regard vide et absent ne participant que par sa beauté extérieure aux éclats de ce palais du plaisir .

        manet2        autoportrait-d-edouard-manet       The Bar at the Folies-Bergeres, by Edouard Manet

                        Edouard   Manet                          " Un bar aux Folies-Bergère "    

  En 1902, après 16 ans de succès, la maladie contraint Édouard Marchand à laisser la place àPaul Derval ( Alexis Pitron-d'Obigny de Ferrière dit Paul Derval ). En 1918, une nouvelle ère commence pour les Folies Bergère avec son nouveau directeur qui va marquer de son empreinte l'histoire de la revue . Désormais , ses revues proposent aux spectateurs une débauche de costumes , de décors, d'effets de mise en scène pour mettre en valeur sa troupe  composée de " girls " anglaises à la discipline de fer et de « petites femmes nues » . En 1926 Paul Derval agrandi et redécore le théâtre et il confie en outre la nouvelle décoration de la façade à Pico . Cette façade de style " Art Déco " est inscrite à l'inventaire des monuments historique . 

       paulderval01pa6        madamederval01bu0       Revue-des-folies-bergeres-Folies-de-Paris_PHO_001_image_article_detaille

         Mr Paul Derval             Mme Antonia Derval                Une " girl " 

                P1060861        P1060863

    En 1936 , Derval fait revenir de New York Joséphine Baker pour mener la revue En Super Folies . C'est Michel Gyarmathy , un jeune hongrois tout fraîchement débarqué de son Balasagyarmath natal , qui en dessine l'affiche . Et c'est ainsi que débute une longue histoire d'amour entre Michel Gyarmathy , Paris , les Folies Bergère et le public du monde entier, qui durera 56 ans . Son épouse Antonia, s'appuyant sur Michel Gyarmathy, lui succède . 

       9       Folies-Bergere-Josephine-Baker-sold-by-Dominic-Winter-Book-with-link-follow-       image

   Mr Gyarmathy et Mme Derval                 Joséphine Baker

  Dès 1978 elle s'adjoint Georges Terrey au poste de Directeur délégué. Pendant près de vingt ans , ils maintiennent le style et la tradition . Mais en 1993, consciente que l'esthétique purement clinquante n'est plus de mise et que les Folies Bergère doivent évoluer avec le siècle et avec les aspirations des spectateurs et l'imagination des créateurs , Hélène Martini décide de rompre avec le passé passéiste et présente une nouvelle revue de l'argentin Alfredo Arias . Une page est résolument tournée . Le théâtre des Folies Bergère se tourne vers l'avenir !!! 

      P1060857       P1060876        P1060880

                                                Théâtre des Folies Bergère

   À partir de 1993, le style des spectacles change , la directrice joue sur la modernité et la remise au goût du jour des revues . D'auteurs en chorégraphes, de metteurs en scène en décorateurs , les spectacles se succèdent avec succès, et la qualité des représentations confirme la renommée des Folies Bergère . En septembre 2011, le théâtre des Folies Bergère est racheté par le Groupe Lagardère pour neuf millions d’euros , en association avec Jean-Marc Dumontet . Le chapitre du XXIème siècle est ouvert , et les Folies Bergère sont en route pour leur 150ème anniversaire . A l'occasion des fêtes de fin d'année ne manquez pas de venir découvrir le nouveau spectacle "Salut les copains" . Vous serez transporté , grâce au talent de ces jeunes comédiens , à l'époque des " yéyés " . Vous passerez une très bonne soirée !!! 

       75ebcc4bda043b9fea91a64cbf62ee15      P1060916      P1060923

       P1060924     P1060918    salut-copains-presse

                                         Spectacle  " Salut les copains " 

    Voici un remarquable article sur le site officiel du Théâtre des Folies Bergère qui vous permettra de tout connaître sur l'histoire passionnante de ce magnifique théâtre parisien .

 

 

        

 

 

 

 

 

 

 

LA COUPOLE DES GALERIES LAFAYETTE

$
0
0

 

                                   P1070607

                                           La coupole des Galeries Lafayette

 

 Les Galeries Lafayette 

                            P1070617

  Alphonse Kahnet Théophile Bader, deux cousins juifs alsaciens , entreprennent en 1895 de s'installer à l'angle de la rue de la Chaussée d'Antin pour y ouvrir le premier magasin des Galeries Lafayette qui initialement fut une mercerie qui créait et vendait des articles et vêtement de mode . L'affaire fonctionne plutôt bien puisque un an plus tard , tous deux achètent la totalité de l'immeuble de la rue Lafayette . En 1905 les acquisitions s'étendent aux numéros 38, 40 et 42 du boulevard Hausmann ainsi qu'au 15 de la rue de la Chaussée d'Antin . Les architectes Georges Chedanne et Ferdinand Chanut se succéderont à l'aménagement de ces nouveaux espaces de vente jusqu'en octobre 1912  , date qui marque l'inauguration du grand magasin. Ce dernier justement, se distingue par son ampleur : il rassemble 96 rayons, un salon de thé , une bibliothèque ainsi qu'un salon de coiffure , le tout réparti sur cinq étages . Les Galeries Lafayettes créerent leur propre marque de vêtements " Eversmart " . Au centre de l'édifice , une immense coupole de 33 mètres de haut imprégnée de style " art nouveau " et byzantin règne sur les balustres des étages inférieurs décorés de feuillages et dont on doit la réalisation à Louis Majorelle à qui l'on doit également la rampe de l'escalier monumental aujourd'hui disparu . Par ailleurs, les 47.800 m2 de surface bénéficient d'une grande luminosité grâce au nombre important de vitraux reliés les uns aux autres par une armature métallique ornée de motifs floraux . Théophile Bader , père de deux filles , inaugure le modèle de tranmissions aux gendres . 

     Galeries_Lafayette,_Paris,_1914      gallafc3     patrimoine_format_web

                               P1070604

                                                  Les Galeries Lafayette 

  Après les années noires de la crise de 29 et de la guerre, il faut attendre les années 50 pour voir s’amorcer la reprise économique de l’entreprise . Entre 1952 et 1956, les premiers escalators sont installés, les halls intérieurs sont supprimés et deux étages sont rajoutés . Parallèlement à ces modernisations, de véritables rendez vous avec la clientèle sont instaurés , comme les 3J ou les expositions thématiques . En 1974, une page est tournée avec le démontage de l’escalier d’honneur et , en 1984, le rez-de-chaussée central est modifié afin d’ouvrir des boutiques de prestige . Depuis cinq générations , les Galeries Lafayette sont une entreprise familiale . Elles ont traversé les époques, les guerres et les crises financières , prouvant leur capacité d’innovation . En 2005 la famille Moulin lance une OPA privatise le groupe , puis le rachète en 2007 à la BNP les parts de la famille Meyer . Les petits enfants de Ginette Moulin travaillent aujourd'hui au sein du groupe , pérennisant ainsi la dimension familiale . Pour conserver et mettre en valeur le patrimoine, la direction du groupe a décidé de fonder, en 2008, le département « Patrimoine & Archives historiques » . Mais, la magnificence des Galeries Lafayette trouve sa plus belle expression dans la terrasse située au sommet du bâtiment et de laquelle on aperçoit la tour Eiffel . Aujourd'hui , plus de 36 millions de visiteurs viennent aux Galeries Lafayette chaque année !!!

    P1030182      P1030179     P1030172

    P1030176      Terrasse_Galeries_Lafayette_Paris     P1030170

                                         Terrasse des Galeries Lafayette 

         Un incroyable exploit !!!  

   Le 19 janvier 1919 , l'aviateur Jules Védrines se pose sur le toit des Galeries Lafayette à bord d'un Caudron G-3 après s'être entraînéà Issy-les-Moulineaux . Il remporte ainsi le prix de 25.000 Francs institué avant 1914 par la direction des Galeries Lafayette pour le premier aviateur qui de poserait sur le toit-terrasse du magasin dont la "piste" ne dépassait pas 28 mètres . Un monument situéà l'endroit même est inauguré le 30 juin 1921 par Laurent-Eynac, Sous-secrétaire d'État à l'Aéronautique et aux Transports aériens, et MM Bader et Meyer des Galeries Lafayette .

   air-journal-jules-vedrines1      avion-ga-lafay

     022_Vedrines_Lafayette      p3230010

 

                Jules Védrines ( 1881-1919 )

    La Coupole des Galeries Lafayette a 100 ans !!!

     galeries-lafayettes-1912     Galeries-lafayette-roof    4487866902_89ffc65079_z

                              album-de-la-construction-archives-galeries-lafayette-1 (1)

 

     2247873_35b68116-19fc-11e2-bb44-001517810df0      alemonde-galeries-lafay      P1070487

                                           Coupole des Galeries Lafayette 

   Edifiée en octobre 1912 par l'architecte Ferdinand Chanut et le maître verrier Jacques Grüber ,la célèbre coupole de vitrail sera l'objet d'une exposition chargée d'histoire et d'une installation imaginée sur la façade des Galeries Lafayette . "Notre Coupole est le symbole des Galeries Lafayette , elle témoigne de ce savant équilibre entre tradition et modernité qui caractérise notre groupe depuis sa création en 1894" , explique Philippe Houzé , président du directoire du groupe Galeries Lafayette . En 1975, la façade et la coupole des Galeries Lafayette ont été classées à l'inventaire des monuments historiques . Les Galeries Lafayette Haussmann ont fait appel à l'architecte Rem Koolhaas et au plasticien Yann Kersalé pour célébrer les festivités relatives au centième anniversaire de la coupole du grand magasin parisien . Les amoureux d'art contemporain pourront apprécier une exposition et une installation lumineuse . Réalisée par l'architecte Rem Koolhaas et son agence OMA, l'exposition "1912-2012 . Chroniques d'un parcours créatif" offre un panorama complet des mutations subies par le grand magasin parisien et sa légendaire coupole. Proposée du 16 octobre au 26 janvier .

         P1020008       P1010819       P1070608

                                                Coupole des Galeries Lafayette

         P1070622             P1070625          P1070621

         P1070618         P1070612     P1070620

                                                Exposition temporaire du centenaire 

  Autre manifestation orchestrée pour ce centenaire : l'élaboration d'une installation lumineuse sur la façade du magasin. C'est le plasticien YannKersalé, en partenariat avec DjuricTardio-Archiectes, qui a imaginé cette création baptisée "Chrysalide" . Les clients et Parisiens pourront admirer cette oeuvre tout au long de l'année. Des évolutions seront apportées en fonction des saisons. Pour conserver un souvenir de ce 100e anniversaire, les Galeries Lafayette proposent un ouvrage retraçant l'évolution du grand magasin, mêlant histoire, art et mode. Baptisé Les Galeries Lafayette, 100 ans sous la Coupole, ce livre est disponible aux Editions de La Martinière (39,90€) .

        CoupoleRouge      Galeries-Lafayette-Dome     P1290724

                                                       La " Chrysalide "

  A l'occasion des ces fêtes de fin d'années ne manquez pas d'allez rendre visite à cette magnifique coupole et de visiter l'exposition qui se trouver au premier étage du magasin . 

 


HISTOIRE DES ANCIENS AUTOBUS PARISIENS

$
0
0

  Londres et Paris sont les deux seules capitales dont les autobus ont fait le tour du monde . Ceux de Londres les " double deckers " , sont tout aussi célèbres avec leur impériale que ceux de Paris avec leur plateforme arrière ouverte que des générations de parisiens ont attrapée au vol ...

 

doubledecker01   02092105

 

    LE CARROSSE A CINQ SOLS

     C'est en 1662 , sous le règne de Louis XIV , que naquirent les premiers transports en commun urbains dans la capitale . Auparavant les rues parisiennes voyaient circuler pour transporter des personnes que des carrosses ( privés ou de " louage " ) , des chaises à porteurs et des " vinaigrettes " ( véhicule tracté par un  homme qui dérivait de la chaise à porteur mais avec deux roues .

 

   Konungens_hovstall_450x300   rikshaw_1237310352_1_Les_Deux_Carrosses_by_Claude_Gillot_1707

    Vers 1660 Blaise Pascal songe à une exploitation rationnelle de carrosses  , d'une capacité de huit places , qui circuleraient sur des trajets déterminés dans Paris , à intervalles réguliers  quelque soit l'affluence et pour un prix modiques de cinq sols . L'idée de transports en commun venait de naître et avec elle les "carrosses à cinq sols" , l'ancêtre de tous les omnibus . Cinq lignes de carrosses furent crées à partir du printemps 1662 . Ces lignes sont centrées sur le Luxembourg et l'une d'entre elles fait le tour de Paris , préfigurant la future ligne du P.C remplacée  progressivement aujourd'hui par le tramway .  Ils furent d'abord très populaires , mais très vite les parisiens se désintéressèrent de ces véhicules trop lents et mal adaptés aux rues de la capitale encore moyenâgeuses , tortueuses et encombrées . Ces carrosses n'étaient pas du gout de tout le monde , en effet , le Parlement avait voté une restriction qui en écartait toute une partie de la population . En étaient interdits d'accès : les  soldats , pages laquais et autres gens de livrées , les manœuvres et les "gens de bras " , ceci pour la  "plus grande commodité  des bourgeois et des gens de mérite" !!!  Enfin l''augmentation du prix à six sols accéléra la chute de cette entreprise qui disparut en 1677 .

 

                       carrosse_a_cinq_sols_aligre_gare_de_lyon

 

  C'est seulement 150 ans plus tard que les parisiens retrouvèrent des transports en commun sous l'influence d'un certain Stanislas Baudry . Il naquit à Vieillevigne en 1780 en Loire Atlantique , il commença des études de médecine puis s'engagea finalement dans l'armée . Sous la Restauration ,ce colonel de l'Empire en demi solde à Nantes , acheta une minoterie dans le quartier de Richebourg et y utilisa la première machine à vapeur de la région , produisant ainsi un grand volume d'eau chaude . Il ouvrit un établissement de bains pour utiliser l'eau produite par sa machine à vapeur . Mais trop éloigné du centre ville sont établissement de bains ne rencontra pas le succès escompté . Pour remédier à cela , il créa le 10 août 1826 un service de voitures appelé" Voiture de Bains de Richebourg " reliant le centre de Nantes à Richebourg . Les voitures de Baudry partaient de la place du Port-au-Vin , devant la boutique d'un chapelier nommé Omnes qui avait inscrit sur son enseigne " Omnes Omnibus " ( Omnes pour tous ) . Les voyageurs prirent l'habitude d'appeler les voitures Omnibus . Transportant seize passagers , les voitures étaient toujours pleines mais les bains restaient vides !!! Comprenant que sa clientèle préférait fréquenter ses voitures que son établissement de bains chauds , il décida donc de le fermer ainsi que sa minoterie pour se consacrer définitivement aux transports . Le 10 août 1826, il fonde« La Dame Blanche » (nom inspiré du succès de l’opéra-comique de Boieldieu), une entreprise comportant deux voitures suspendues pouvant recevoir chacune 16 personnes. L'une relie la rue de Richebourg aux Salorges où se trouve l’entrepôt des Douanes, l'autre relie le pont de la Poissonnerieà la tour de Pirmil.

 

  der     Omnibus_3chevaux 

      Stanislas Baudry                            Omnibus          

  Baudry , soutenu par Boitard sollicita alors l'autorisation d'ouvrir des lignes semblables à Paris . Mais le préfet de police rejeta systématiquement ses demandes , craignant que les voitures tirées par trois chevaux de front encombrent les rues étroites de la capitale . Finalement le 30 janvier 1828 le préfet de police Debelleyme lui donne enfin l'autorisation d'ouvrir plusieurs lignes d'omnibus à Paris . Le 11 avril 1828 , Baudry , associéà Saint- Céran , mit en service dix lignes de " l'Entreprise Générale de l'Omnibus "  dont les itinéraires étaient fixés par la ville de Paris avec au plus cent voitures . Les omnibus de l' E.G.O ( précurseur de l Compagnie Générale des Omnibus ancêtre de notre RATP  ) , tractés par trois chevaux , comptaient 14 places assises réparties en trois classes . En 1853 cette capacité augmenta avec la création de voitures à impériales . Les deux premières lignes relient la Bastille à la Madeleine et au Carrousel . La compagnie possèdera jusqu'à 200 employés , 800 chevaux et 89 voitures . Le prix est fixéà 25 centimes quelque soit la longueur du trajet . Les omnibus étaient destinés aux classes laborieuses , comme l'a précisé Baudry dans sa demande de concession . Ces voitures dont le nombre va être incessamment portéà cent dans Paris , préviennent de leur passage par un jeu de trompettes de nouvelle invention . Elles sont organisées de telle manière qu'elles s'arrêtent au moindre signe fait au cocher ; que la portière  ne fasse courir aucun risque aux voyageurs qui montent ou descendent ; qu'un conducteur chargé de la perception du prix du trajet veille au maintien de l'ordre dans la voiture et enfin que les lanternes soit disposées pour éclairer non seulement l'extérieur mais aussi l'intérieur du véhicule . Edmond Baudry , fils de Stanislas , crée la même année deux sociétés similaires à Bordeaux et à Lyon .  L'omnibus fera des émules à travers le monde , Londres et New-York seront les premières capitales étrangères à en posséder .

   En février 1830 l'Entreprise Générale de l'Omnibus est mise en faillite suite à une concurrence acharnée ( en 1830 ,10 compagnies administraient près de 40 lignes à Paris !!! ) et un hiver rigoureux qui fait flamber le prix du fourrage et tue des chevaux par centaines .

    img1569        img1564   

       Sépulture de Stanislas Baudry au cimetière du Père-Lachaise                            

    Baudry alors ruiné décide de mettre fin à ses jours ; il se tire une balle dans la tête en févier 1830 , puis bascule dans le canal Saint-Martin , quai de Jemmapes , devant les écuries de l'Entreprise Générale de l'Omnibus . Il repose au cimetière du Père-Lachaise à la 37ème division . Sur sa pierre tombale en ruine on peut encore lire " Ici repose Stanislas Baudry , inventeur de l'omnibus " . C'est fort regrettable qu'aucune association ne restaure la tombe de Stanislas Baudry le  précurseur des autobus !!!

     batignollaise  caroline_sorbonne

       Les Batignollaises                                           Les Écossaises

    Après le décès de Stanislas Baudry , les compagnies concurrentes connaissent elles aussi des difficultés pécuniaires et décident d'augmenter leur tarif d'un sou et de supprimer un cheval sur trois . Mécontent le public proteste et boude temporairement les omnibus . Mais très vite tout rentre dans l'ordre à la plus grande joie de beaucoup de parisien . Hélas  Stanislas Baudry n'aura pas la joie d'assister au retour de la prospérité .

   Dès la fin 1828 une quinzaines de compagnies se partageait le pavé parisien tout en se livrant à une concurrence acharnée ( Constantines-Parisiennes-Dames-Françaises-Excellentes-Batignollaises-Écossaises-Orléanaises-Hirondelles-Favorites etc .) . Elles possédaient 264 voitures dont 221 circulent quotidiennement pouvant transporter une quinzaine de passagers , et il fallut attendre 1840 pour que soit organisées des correspondances gratuites entre les lignes , quel qu'en soit exploitant .  Entre le 11 avril et le 15 octobre 1828 , l' E.G.O transporta plus de deux millions et demi de voyageurs , en 1854, dernière année de fonctionnement de toutes ces compagnies ce sont près de 30 millions de voyageurs qui furent transportés !!!   Cette multiplicité de compagnies nuisait à l'implantation d'un réseau cohérent , car la plupart de compagnies se bornaient aux lignes centrales très rentables et négligeaient les quartiers périphériques moins urbanisés . Pour remédier à cette anarchie , le baron Haussmann , qui venait d'être nommé Préfet de la Seine  deux ans pus tôt , soucieux de faciliter le fluidité de la circulation dans Paris et de limiter les effets néfastes de la concurrence entre les compagnies qui parfois exploitaient des tracés identiques , tout en facilitant les déplacements des futurs touristes de l'Exposition Universelle de 1855 , décide de la fusion de toutes ces compagnies . Celle-ci sera effective en 1855 . C'est ainsi que naîtra la CompagnieGénérale des Omnibus , ancêtre de notre RATP .

  _02_pedia    1855_palais_800

    Stanislas Baudry          Exposition Universelle de 1855 - Palais de l'Industrie

  Le monopole des transports de surface  dans Paris intra-muros est donc confiéà Compagnie Générale des Omnibus ( C.G.O ) pour une durée de trente ans  , du 1er juin 1854 au 31 mai 1884, moyennant une redevance actuelle de 640 000 francs , majorée de 1000 francs par omnibus au delà du 350ème . Aristide Moreau-Chaslon devient le premier président de la C.G.O , dont les statuts sont approuvée par l'Empereur le 22 février 1855 . La Compagnie Générale des Omnibus ( C.G.O ) créa dès 1856 un réseau homogène de 25 lignes ( chacune identifiée par une lettre de l'alphabet ) . De nouvelles voitures de 24 places avec impériales furent adoptées . Elles remplacèrent en moins de cinq ans la totalité de l'ancien matériel hétéroclite . Au début des années 1860 la C.G.O disposait d'environ 500 omnibus et 7.000 chevaux .

     depot_de_la_compagnie_generale_des_omnibus_sorbonne     harnais_et_collier_pour_chevaux_sorbonne     paris_s__veille_015

                             Dépôt de la C.G.O  Boulevard Bourdon

   Le dépôt " Bastille " , situé boulevard Bourdon , est l'un des plus important de la C.G.O , car la ligne la plus rentable ( Madeleine-Bastille ) possède son terminus non loin de là .  Pour remédier au manque de place on a construit  dans ce dépôt des écuries àétage . C'est une véritable ruche qui s'éveille dès 4 heure du matin !!! A droite sont rangés tous les omnibus à quarante places et en face tous les tramways de " la Bastille-Pont de l'Alma " et ceux de " la Bastille-Porte de Saint-Ouen . Dès 4h30 du matin , c'est toute une armée de palefreniers , selliers , bourreliers , cochers ,  conducteurs , infirmiers , vétérinaires etc. qui est déjà en activité !!! Une visite  vétérinaire à lieu chaque matin dans les écuries de la compagnies , les chevaux malades sont conduits dans une écurie  spéciale près de l'infirmerie  vétérinaire pour y être soignés et pouvoir se reposer . Les maréchaux-ferrants ne chôment pas non plus car il faut ferrer tous les huit jours les chevaux qui travaillent sur les lignes pavées en bois tous les vingt jours ceux travaillant sur le pavage en pierre . La C.G.O comptera à la fin du XIXème siècle 55 dépôts comptant 1800 voitures et dans les écuries 12.200 chevaux !!!

            ser

      Le dépôt d'omnibus de Clichy vers 1900

( Particularité de ce dépôt , les écuries se trouvent au second étage !!! )

Chaque cheval fait en moyenne 16 km par jour en 4 heurs de service . Généralement un cheval de renfort est ajouté en cours de trajet  à l'attelage pour les parcours comprenant de fortes côtes  . Effectuant leur parcours à vive allure la C.G.O utilise la race Percheronne qui allie force et vélocité , elle achètera également des chevaux Ardennais , qui sont les plus utilisés par l'armée en cas de réquisition. Il faut renouveler chaque année sept à huit pour cent des chevaux . Ils sont  renouvelés en moyenne tous les 5 ans . La proportion de hongres va augmenter au détriment des étalons dont la mortalité est supérieure . La C.G.O achète en 1863 la ferme de Claye en Seine-et-Marne , composée d'un enclos de six hectares et couvert en partie par les bâtiments d'un ancien relais de poste et de la ferme jointe , afin d'y envoyer ses chevaux fatigués et convalescents . La ferme sera vendue par la C.G.O en 1912 à la veille de la suppression de la traction animale .

   587_001  ryu  jio

    La ferme de Claye Souilly

Plusieurs modèles d'omnibus à chevaux furent mis en service , notamment en 1878 et en 1889 où apparurent respectivement des voitures tirées par 3 ou 2 chevaux , avec un escalier pour accéder à l'impériale eu lieu de l'échelle des modèles de 1855 . Les omnibus à chevaux restèrent en service à Paris jusqu'en janvier 1913 .En 1877 le nouveau président de la C.G.O Charles-Louis Berthier envoie une lettre au préfet de police de Paris afin d'obtenir l'autorisation d'afficher des publicités à l'extérieur des voitures . Accordée en en 1877 elle sera retiré un an plus tard , sous prétexte que l'itinéraire de la ligne était cachée par les publicités !!!

   1135_9    3780_6

                             dfff

   Chevaux de renfort ( Les côtiers )  -   Le repos du côtier-Jean-Jacques Rousseau

  

   Les omnibus joueront un rôle particulier pendant le siège de Paris par les Allemands lors de la guerre 1870-1871 . Ils serviront à transporter les blessés depuis les fortifications jusqu'à l'hôpital du Val de Grâce . Tout comme les futurs autobus transporteront les blessés durant la première guerre mondiale .

        DER

 

    NAISSANCE DU TRAMWAY

  Lorsque ces lourds attelages trottaient ou galopaient dans les rues mal pavées de la capitale , les passagers devaient subir des secousses difficilement supportables et étaient en plus assourdis par les bruits de roulement et des grincements de la caisse . De plus tout cela n'allait pas sans détériorer rapidement le matériel et augmenter les frais d'exploitation . Pour remédier à tous ces désagréments on songea à faire appel au rail en 1853 . Le chemin de fer était tout jeune puisque sa première exploitation datait de 1831 , mais il avait déjà eu le temps de démontrer tous les avantages apportés par le roulement sans heurts sur une voie métallique . Pour l'adapter au trafic urbain , il suffisait de trouver une voie qui ne déborde pas dangereusement sur la chaussée . Cela fut réalisé en 1852 par le français Alphonse Loubat qui démontra d'abord la valeur de son système à New-York avant d'obtenir l'autorisation d'exploiter la première ligne de tramways parisienne en février 1854 .  Alphonse Loubat fit fortune aux États-Unis en important des pieds de vigne du Bordelais  en 1827 . C'est à New-York qu'il s'intéressa au débuts du tramway hippomobile dont la première ligne  entre en service à Baltimore en 1830 et à Broadway en 1832 . Voyant que les premiers rails étaient implantés en saillie sur la chaussée , ce qui gênait la circulation des autres véhicules et provoquait des accidents , Alphonse Loubat eut l'idée d'utiliser un rail  à gorge  enfoui dans la chaussée et ne dépassant pas de celle-ci . Rentré en France il dépose en 1852 un brevet sur un rail en U permettant d'escamoter complètement le rail de la chaussée . Les premiers tramways de la " concession Loubat " circulèrent régulièrement en septembre 1855 sous le nom de " Chemin de fer américain " . Le terme de tramway provient de l'anglais tram-way ( tram = rail plat et de way = voie ) . On donna au mécanicien le nom de " Wattman " , terme tombé aujourd'hui en désuétude .

    16   dcvg                                 

       Inauguration du "chemin de fer omnibus" du Cours-la-Reine en 1853

  En France, la construction du premier tramway se fait dans le département de la Loire sur la route entre Montrond les Bains et Montbrison. En 1837, il est opérationnel sur 15 km. Lors de l'exposition universelle de 1853, une ligne d'essai est élaborée sur le cours de la Reine dans le VIIIe arrondissement de Paris. Lors de l’exposition de 1867, des tramways à traction hippomobile font une desserte et ils sont surnommés « chemin-de-fer américain ». Le tramway pousse comme des champignons en Europe (Londres, Berlin, Milan, …) .  La première ligne de tramway parisien reliait Vincennes à Sèvres en passant par la Concorde . Les premières voitures sont fabriquées à New-York de type américain , avec plateforme ouverte à chaque extrémité , pouvant emporter 48 voyageurs ( 18 à l'intérieur , 24 sur l'impériale et 6 debout sur la plateforme réservée aux fumeurs ) et tractées par deux ou trois chevaux . En 1857 la CGO absorbe la compagnie d'Alphonse Loubat . Ce dernier décède le 10 septembre 1866 à Ville d'Avray  . IL repose aujourd'hui au cimetière de Passy .

   loubatphoto   948584770

      Malgré son incontestable avantage sur le plan du confort , le tramway ne progresse pas rapidement à Paris contrairement à l'omnibus , en raison des investissements moins lourds qu'il implique . C'est seulement à partir de 1874 que les tramways amorcent un développement spectaculaire , tout en utilisant encore exclusivement la traction animale pendant une douzaine d'années . En 1860 , à la suite de la loi du 16 juin 1859 annexant à Paris toutes les communes situées jusqu'au pied de l'enceinte fortifiée de Thiers , la concession de la C.G.O est modifiée pour étendre à ces nouveaux territoires parisiens le transport public . La concession sera portée à 50 ans et la redevance de stationnement due à la ville augmentée . Après de timides essais entre 1875 et 1878 , la traction mécanique commence à prendre son essor à partir de 1887 . Les tramways à vapeur et à air comprimés sont les premiers àêtre adoptés , chacun sur une ligne en 1887 .Paris possèdera 3 compagnies de tramways : la Compagnie Générale des Omnibus , la Compagnie des tramways extérieurs du Nord et la Compagnie des Tramways-Sud . Ces trois compagnies , entre lesquelles la bonne entente est loin de régner , rivalisent en ingéniosité dans le développement de nouvelles énergies motrices  . C'est ainsi que sur la ligne Saint-Germain-des-Prés - Montrouge c'est la vapeur qui est choisie comme source d'énergie sous l'impulsion de l'ingénieur Valentin Purrey , malgré le bruit , la fumée et les risques d'accidents qu'elle peut générer ( explosion de la chaudière ) , la Compagnie des Tramways-Nord quand à elle lui préfère l'air comprimé mis au point par Louis Mékarski conscient des problèmes et des dangers  engendrés par la traction à vapeur  . On expérimentera même un tramway à gaz entre l'usine à gaz du Lendit et la Porte Saint-Ouen en 1896 . La vapeur , l'air comprimé et le gaz étant adoptés , il ne reste donc plus qu'à l'électricité  naissante à faire son entrée dans la grande famille des énergies motrices .

   motrice_a_vapeur_avec_remorque_aligre_gare_de_lyon   ES_2149___LES_MOYENS_DE_TRANSPORT_A_PARIS___Tramway___vapeur__syst_me_V

   Tramways à vapeur ( Système Purrey )   

   659px_Tramway___air_comprim__CGO_type_1900   viewmultimediadocument   

   Tramway à air comprimé Mékarski                   Tramway à gaz                                                 

     Le premier tramway électrique est mis au point par Werner von Siemens en Allemagne et par Franck J. Sprague  aux États-Unis ; ( voir l'article de ce blog consacré au Métro des années 30 ) . Lors de la première exposition internationale d'Électricité en 1881 à Paris , Siemens présente une ligne de tramway qui relie la place de la Concorde au palais de l'Industrie , à l'emplacement de l'actuel Grand Palais . La même année , un omnibus électrique , captant le courant par le biais d'un fil aérien , est mis en service à Berlin . Franck Sprague met au point un système de commande unique de motrices pour la marche en convoi, système d'unités multiples qui est plus tard employé sur les réseaux de métro.

 

    106_001   604_001

                                                Tramways de Berlin

Les deux premiers " cars électriques " parisiens , comme on les nommaient à cette époque , mus par des accumulateurs placés sous la caisse de la motrice ils entrent en service en 1893 . Ils relient l'un , la place de la Madeleine à Saint-Ouen , l'autre la rue de Taitbout également à Saint-Ouen . La première voie mesure 8 km de longueur et l'autre 9 km . Seize voitures y circulent et les premiers voyageurs sont séduits par tous les nouveaux avantages que présente ce nouveau mode de transports en commun, parmi ceux ci : la vitesse qui passe à 15 kilomètres heure soit le double de celle des tramways à chevaux et peut même atteindre les 40 kilomètres heure !!! , la facilité d'arrêt et le renversement aisé du sens de la marche grâce aux  électromoteurs mis au point par Frank J. Sprague ainsi que la disparition de nombreux  inconvénients comme la fumée et les escarbilles des tramways à foyer . Le tramways électrique s'avère bien plus économique ( les frais d'entretien d'une telle cavalerie était considérable !!! )  et l'amortissement de ce nouveau système diminue de moitié !!! Seul  d'alimentation des tramways pose un problème .

  qa    ju                                          

 

  Les pouvoirs publics sont très réticents face aux fils aériens, considérés comme inesthétiques dans les centre-villes. Le principe de l'alimentation par accumulateurs s'est donc développé. C'est la Compagnie des tramways de Paris et du Département de la Seine (TPDS) qui ouvre une première ligne à accumulateurs entre Madeleine et Saint-Denis, en avril 1892. Mais les accumulateurs sont lourds, encombrants, et leur charge est particulièrement longue . Dès les premiers signes de faiblesse en ligne, le conducteur dirige sa motrice jusqu'au dépôt, sans arrêt intermédiaire pour laisser descendre les voyageurs. Les arrêts deviennent alors fixes, afin d'économiser les batteries, et divers systèmes palliatifs sont mis au point, comme la recharge en ligne sur des bornes alimentées par câbles souterrains, ou les accumulateurs à charge rapide, d'environ quinze minutes. Le système d'alimentation par accumulateurs étant d'une utilisation trop complexe et assez peu fiable .

   Recharge_d_un_tram___accumulateur_TPDS___Pont_de_Puteaux  tramway_a_accumulateurs_aligre_gare_de_lyon

    Tramways à accumulateurs

Les ingénieurs réalisent un nouveau système de captage en ligne par le biais de plots. En juin 1896, une ligne de tramways à plots est ouverte entre la place de la République et Romainville. Les véhicules sont dotés d'un frotteur, qui capte le courant sur des plots, émergeant légèrement de la chaussée. Ceux-ci sont uniquement mis sous tension au passage de la rame... du moins, en théorie. En pratique, les incidents d'exploitation sont nombreux, soit parce que le captage ne fonctionne plus, soit parce que les plots restent alimentés après le passage du tramway, ce qui provoquait des accidents ( Electrocution de voyageurs et de chevaux avec leurs fers !!!  )  .  Cette technique peu fiable connaît pourtant un franc succès : trois millions de personnes sont transportées sur cette ligne en moins de sept mois.

 

  ND_4024___LES_TRANSPORTS_A_PARIS___Tramway___traction__lectrique_syst_me_Thomson_Houston___Ligne_de_l__toile___la_Vilette   tramway_motrice300_s

  Le captage aérien par fil trolley, bien plus efficace et fiable, provoque un essor du tramway en banlieue, mais ce système d'alimentation demeure interdit dans Paris intra muros pour des raisons esthétiques. La TPDS demeure la compagnie en pointe pour la mise en place de lignes de tramway électriques à fil aérien . Le premier tramway électrique était alimenté par un chariot courant sur deux fils aériens, et relié au tramway par un câble flexible . On développa la perche terminée par une roulette à gorge dans laquelle venait s’encastrer le fil d’alimentation. Certains réseaux ont éventuellement substitué un frotteur à la roulette. Cette méthode n'était pas entièrement satisfaisante, le chariot ayant trop souvent tendance à dérailler .L’adoption de la perche a forcé les réseaux à recourir au retour du courant de traction par les rails, ce qui introduisit plusieurs inconvénients , parmi lesquels l'usure prématuré des rails et les risques d'électrocution des voyageurs en cas de déraillement du tramway.

 

    14616_4   motrice_e_d_un_tramway_electrique_avec_perche_aligre_gare_de_lyon

 

  En 1898, elle met au point des véhicules hybrides permettant de circuler sous fil aérien , en banlieue avec la perche située sur le tramway et dans la capitale grâce à des accumulateurs situés dans une " charrue " placée sous le châssis . Mais c'est la Compagnie générale parisienne de tramways (CGPT) qui obtient la première l'autorisation d'employer le fil aérien dans Paris, en promettant une pose la plus discrète possible et son interruption sur les places pour ne pas altérer les perspectives.

    r8459_ratp

   Tramway hybride

Le captage du courant s'opère ici grâce à une nouvelle technique, celle de rails électriques placés dans un caniveau. La première ligne du genre est ouverte le 9 novembre 1898 entre Bastille et Charenton. Elle connaît immédiatement un grand succès et ouvre la voie à la généralisation de cette technique. Le courant était capté par une « charrue » suspendue sous le tramway. Dans le cas du caniveau latéral, cette charrue pouvait se déplacer d’un côtéà l’autre du tramway.

  Tram_VoieTramwayCaniveau_AvAntin    vcx

    Le Funiculaire de Belleville

    Si le tramway ne pose aucun problème en terrain plat , il n'en est pas de même lorsqu'il rencontre un terrain en forte déclivité comme c'est le cas à Belleville . Les habitants de Belleville et de Ménilmontant sont frustrés de ne pas avoir leur tramway , d'autant que ceux de Montmartre possède un " chemin de fer à ficelle " , c'est à dire un funiculaire . On décide vu la longueur du parcours en déclivité de construire un " tramway-funiculaire " , comme celui de Chicago ou de San Francisco . La concession est accordéà un certain Mr Fournier  le 7 Août 1890 . Les travaux commencent sous la direction  de Fulgence Bienvenüe . Au centre d'une voie de 1 mètre , se trouve un caniveau axial muni d'un rail " Broca " en forme de U  au fond duquel tous les 9 à 12 mètres se trouvent des poulies supportant le câble de traction . Chaque terminus de la ligne est équipé d'une roue de 2,50 mètres de diamètre disposée horizontalement sous la chaussée, et qui assure le retour du câble de traction. Ce dernier passe ensuite par une autre poulie qui a pour but d'assurer la tension du câble pour compenser son allongement . Ce câble sans fin était tracté par deux machines à vapeur de cinquante chevaux, installées au dépôt, situé 97 rue de Belleville.

  RT  800px_Paris___Rue_de_Belleville_01

Les véhicules sont équipés d'un système de « grip » ou pince débrayable qui plonge agripper le câble dans le caniveau. Le conducteur effectue un serrage progressif du câble qui met en mouvement le véhicule . Pour l'arrêt de la voiture, l'agent de conduite dispose d'un frein à main qui agit sur les roues, ainsi que d'un frein à patins sur rails  . Ce tramway relie la Place de la République à l'église Saint-Jean-Baptiste de Belleville , soit un parcours de 2044 mètres . L'étroitesse des rues empruntées nécessite une voie unique . Des voies de garage seront installées pour permettre le croisement des tramways montant et descendant . Les voitures sont identiques à celles qui circulent sur les autres lignes . Seul impératif vu l'étroitesse de la voie , elles sont de dimensions réduites et ne peuvent contenir que 22 voyageurs ( 12 à l'intérieur et 5 sur chacune des plateformes ) . Pour augmenter la capacité on accrochera deux véhicules ensemble , l'essai d'envoyer "en rafales " plusieurs tramways ensemble s'avéra par trop dangereux .  Un départ à lieu tous les 5 minutes . Ce tramway est mis en service le 25 août 1891 . Quelques rares  accidents ne manqueront pas de se produire soit par usure et rupture du cable ou de la fixation du " grip " sur le tramway . Il n'a connu qu'un grave accident le 9 janvier 1906 : la rupture de l'un des " grips " enserrant le câble lui fera dévaler la colline jusqu'à la Place de la République à une vitesse de plus de 100 kilomètres heure . Heureusement on ne déplora aucun morts mais tout de même 17 blessées .

   800px_Paris___Rue_de_Belleville_02   824_001

    Le tramway de Belleville connut un vif succès malgré sa faible capacité . La concession accordée à Mr Fournier prend fin le 31 mai 1910 , c'est la ville de Paris qui désormais l'exploite en régie . Après de lourds travaux pour la remise en état de la ligne , sous entretenue pendant durant la première guerre mondiale , elle cesse toute activité le 18 juillet 1924 et est remplacée par une la ligne d'autobus BF . En 1935 la ligne 11 du métro est ouverte sur le même parcours et prolongé de part et d'autre .

                                      P1000804

                   Chanson dédiée à" l'enterrement " du funiculaire de Belleville 

     LA FIN DES TRAMWAYS

  Les difficultés financières persistantes des compagnies contribuent à condamner le régime de la concession . À l'aube du XXème siècle, la région parisienne est sillonnée d'un vaste réseau d'omnibus et de tramways avec un trafic en pleine croissance. Cet ensemble est toutefois géré dans la plus grande anarchie, par une multitude de compagnies à l'aide de matériels et de techniques totalement disparates. En 1900, on compte pas moins de treize compagnies desservant Paris et sa proche périphérie ( La Compagnie générales des omnibus , la Compagnie générale des tramways de Paris , le Chemin de fer Nogentais , la Compagnie de l'est parisien , l' Arpajonnais  etc ) . Devant une telle anarchie , le 20 septembre 1920, les conventions de rachat sont signées, entre le Département et la CGO d'une part, et les six autres compagnies de tramway, d'autre part. L'exploitation des réseaux est confiée le 1er janvier 1921 à une nouvelle personne morale, la Société générale des Transports en Commun de la Région Parisienne , la STCRP ancêtre de notre RATP actuelle . Lors de sa création, la STCRP exploite 112 lignes de tramway, numérotées de 1 à 128, formant un réseau de 960 kilomètres, mais également 41 lignes d'autobus. Le parc comprend 1775 automotrices et 785 remorques . En 1925, le réseau des tramway atteint son apogée, avec 1111 km de réseau et 122 lignes, 2298 motrices et 928 remorques entretenues dans 41 dépôts et ateliers, et transporte 720 millions de voyageurs par an.

   800px_Tram_Paris_STCRP_AMTUIR     le_dernier_tramway_aligre_gare_de_lyon   

    Tramway de la STCRP 1928                                Le dernier voyage !!!                             

    Le début du XXème siècle sonnera le déclin du tramway . La rude concurrence du Métropolitain , le développement de l'automobile et par voie de conséquence , celui de l'autobus , plus rapide et s'insérant mieux dans une circulation automobile devenue chaque jour de plus en plus importante dans Paris , contribueront  à sa disparition totale . Le 15 mars 1937, circule le dernier tramway parisien sur la ligne 123/124 entre Porte de Vincennes et Porte de Saint-Cloud. Puis, il disparaît à son tour en banlieue le14 août 1938 ; le dernier tramway circule sur la ligne 112 entre Le Raincy et Montfermeil .

   L'AVÈNEMENT DE L'AUTOBUS PARISIEN

  Au début du XXème siècle , le dernier cri du progrès est l'automobile . Inventée depuis un quinzaine d'années , elle entre maintenant dans une phase industrielle . Avec elle les véhicules industriels commencent à voir le jour ; ainsi que les autocars et les autobus . La Compagnie Générales des Omnibus s'y intéresse tout particulièrement et songe à les mettre en service sur son réseau à partir de 1905 . Deux tentatives isolées eurent lieu à la fin du XIXème siècle dans la banlieue parisienne avec des véhicules à vapeur . L'une avec un véhicule à vapeur Weidknecht  supportant la carrosserie à impériale d'un omnibus de la CGO , et plus sérieusement avec le Train-Scotte qui commença des essais réguliers en 1897 entre le Pont de Neuilly et Colombes .  Joanny Scotte, inventeur d'un système de véhicules à vapeur, cède à Maurice Audibert le  privilège exclusif de la fabrication  de ces véhicules. Ce sont les  trains Scotte.. Sans grand succès les choses en restèrent là

 a38cmax     a39bmax   

                    a110max

   L'électrobus

     Après des essais effectués par Siemens en 1882, l'idée d'un omnibus électrique était entrée en sommeil. Elle réapparut à la fin du siècle  avec l'apparition de l'omnibus Lombard-Gérin . Il s'agissait d'une petite voiture montée sur des roues d'omnibus  à bandages et portant un moteur électrique à courant continu à 500 volts. La prise de courant était assurée  par un chariot automoteur qui roulait sur une double ligne aérienne . Les essais de ce "trolley automoteur" furent effectués  au début de 1900 sur un ligne de 900 m établie le long du quai d'Issy. Devant les résultats satisfaisants, une première  ligne d'électrobus fut construite ( Porte de Vincennes-Lac Dumesnil ) pour desservir l'annexe de l'Exposition de 1900 dans le Bois de Vincennes ( Mais les progrès de l'omnibus automobile à pétrole arrêteront pour un moment le développement de l'électrobus. Ces lignes primitives auront toutes disparu en France, en 1908 : l'électrobus ne réapparaîtra qu'en 1943 avec l'apparition des trolleys-bus

  g3nit       mandlomb                                                 

  L'Autobus à Vapeur

 En 1897 la Société du Pont de Flandre , sous la direction de l'ingénieur Weidknecht , construisirent un autobus à vapeur dont les roues avant étaient motrices les roues arrières directrices . Sur le châssis était fixé la caisse d'un omnibus à cheval de la CGO . Malgré une caisse spacieuse  , il ne pouvait transporter que 15 voyageurs à la vitesse de 12 km/h . Il fit des essais entre la Porte de la Chapelle et le Pont de Flandre . L'un d'eux terminera sa carrière à Roanne en 1899 . A la même époque la CGO confie la construction à l'ingénieur Valentin d'un autre autobus à vapeur sur le même principe . Mais ce dernier de dépassera pas le stade des essais .

     WX
 

       Prototype d'autobus Weidknecht

  En 1905 la CGO mis en service un prototype à vapeur " Gardner-Serpollet "sur la ligne Montmartre-Saint-Germain réputée pour ses rampes difficiles . Son moteur à vapeur de 40 Ch. permet à ce véhicule de transporter 30 personnes à une vitesse moyenne sur le plat de 14 km/h . Grand progrès pour l'époque , il est équipé de roues à bandages qui remplacent avantageusement les anciennes roues en bois cerclées de fer !!!

        XDF

     Mr Serpollet conduisant son prototype d'autobus à vapeur

 

   L'AUTOBUS PARISIEN MODERNE ARRIVE ENFIN  !!!

   Cinq mois plus tard , à l'occasion du Salon de l'Automobile ouvert du 8 au 24 décembre 1905 au Grand-Palais , la CGO organisa un concours entre divers constructeurs  , afin de fixer son choix pour son futur modèle d'autobus parisiens . On organisa un service régulier entre la Bourse et le pont de l'Alma avec neuf voitures munies de caisses identiques , fournies par la CGO et provenant d'anciens omnibus hippomobiles . Malgré leurs similitudes de carrosserie les neufs prototypes offraient tout de même des aspects différents car le châssis et le capot de chaque constructeur étaient conservés . Parmi les constructeurs représentés , huit étaient français ( Serplollet , Brillié , de Dion-Bouton , Peugeot , Mors , Delahaye , Turgan et Krieger ) et un étranger ( N.A.G ) . Au terme de ces essais ; l'autobus Brillié fut le seul retenu , et la CGO commanda aussitôt une série de 150 véhicules du type P2 , animés par des moteurs Schneider .

    ser    615_001      

          Salon de l'automobile de 1905                           Autobus Brillié-Schneider   

  ko     Mors 
     Autobus Serpollet                                                 Autobus Mors

 

  Au terme de ces essais seul l'autobus Brillié fut retenu et la CGO commanda aussitôt une série de 150 véhicules du type P2 , animés par des moteurs Schneider . 

                                 dert

 Brillié-Schneider P2 - 1906

   A la suite de sa commande passée au terme des essais du salon de l'automobile de 1905 , la CGO mit donc en service dès 1906 , les autobus Brillié-Schneider de type P2 sur la ligne AM , Montmartre-Saint-Germain des Prés, le 11 juin 1906, puis sur les lignes C, Neuilly-Hôtel-de Ville (20 août 1906), J, Montmartre-place Saint-Michel (1er novembre 1906), I, Pigalle-Halle aux Vins (20 janvier 1907), AL, Porte d'Asnières-Montparnasse (24 mars 1907), H, Avenue de Clichy-Odéon et A, Gobelins-N.-D. de Lorette (30 juin 1907). Les voitures sont peintes en jaune crème avec le bas de caisse brun rouge , cette dernière provenait directement des omnibus à chevaux . Seul reproche la dureté de leurs suspensions !!! Celle-ci utilisait des ressorts à faible flexibilité afin de limiter au maximum le ballant de la voiture , ce qui était difficile avec l'impériale et l'état des chaussées à Paris à cette époque .  Comme sur les tramways et les omnibus, les autobus comportent deux classes : la première, à l’intérieur de la voiture et la deuxième classe sur l’impérial . Il y eut au total 151 autobus P2 mis en service sur ces 7 lignes . Le Brillié-Schneider P2 d'une capacité de 30 places assises ( 16 en bas et 14 à l'impériale ) était équipé d'un moteur 4 cylindresde 32 ch., il est muni de roues à bandages .

 

  736_001      gg       

   381_001        Brilli__Schneider_P2                                                                                                  

  LES PREMIERS AUTOBUS A PLATEFORME ARRIVENT ENFIN !!!
 

    Brillié-Schneider PB2

   Cet autobus possédait la même base métallique que l'ancien P2 et le même moteur . Il diffère par de nombreuses améliorations techniques : admission des gaz , pédale de frein jumelée à l'action de l'embrayage . La circulation d'eau  toujours par thermo-siphon est cette fois refroidie par le célèbre radiateur centrifuge à trois branches inventé par Goudard et Menesson constitué de deux boites à eau reliées par deux faisceaux de cuivre rouge disposées en cylindre autour du ventilateur  ( système de refroidissement qui équipera tous les autobus jusqu'en 1923 )  L'amélioration de la suspension est facilité par l'absence d'impériale  permettant d'augmenter la flexibilité des ressorts . Environ 627 modèles de ce nouvel autobus sont mis en service avec deux versions de caisse comportant chacune 35 places .

    FGGG      DFR 

       Brillié-Schneider PB2                                                  Radiateur Goudard et Menesson

 

 Brillié-Schneider  P3  - 1911

  Vers 1908 la CGO envisage de remplacer ses autobus P2 à impériale . Elle fait exécuter plusieurs prototypes  .  Elle arrête son choix sur trois types d'autobus avec plare-forme arrière à entrée axiale . L'un de ces trois modèles était le P3 qui reprenait le châssis du P2 à impériale . Il y eut environ une centaine de ces autobus P3 . Ces véhicules étaient munis d'un moteur à 4 cylindres de 32 ch. Les roues étaient équipées de bandages simples à l'avant et jumelés à l'arrière . D'une capacité de 30 places assises ( 8 en 1ère et 22 en 2ème classe ) . La première version du P3 possédait de chaque coté une grande vitre et 3 petites , la version définitive comportait 5 vitres par coté . Pour l'éclairage toutes les voitures sont équipées de bouteilles d'acétylène permettant l'éclairage intérieur et extérieur des voitures

  df 733_001                                 

         

       De Dion-Bouton DA - 1911      

    Trop souvent on a tendance à baptiser " De Dion-Bouton tous les autobus parisiens équipés du célèbre radiateur centrifuge trois branches inventé par Goudart et Menesson . En fait ce radiateur fut monté le plus souvent sur des Schneider et seulement sur les autobus De Dion- Bouton DA . Il fut construit en 263 exemplaires et comportait de chaque coté une grande vitre et 4 petites au lieu de 3 sur les Brillié-Schneider P3 . Équipé d'un moteur 4 cylindres de 30ch , il  est d'une capacité totale de 31 places ( 12 en première classe et 19 en seconde classe ) .

          wwwx

 

     Les autobus parisiens pendant la guerre 14-18

 

Au cours de l'été 1914 la mobilisation générale eut pour première conséquence de vider les rues parisiennes de leurs autobus . Les mille véhicules en services à cette époque furent réquisitionnés en partie pour assurer le ravitaillement en viande fraiche pour les troupes du front . Le personnel des ateliers de la CGO transformèrent les autobus Schneider et de Dion-Bouton en " voitures à viandes " !!! On remplaça les vitres par de la toile métallique , à l'intérieur , banquettes , stores , panneaux étaient démontés et on installait à leur place des barres de fer auxquelles étaient fixés des crochets pour suspendre les quartiers de viande . Ils se révélèrent extrêmement utiles pour le ravitaillement des unités combattantes . Chaque autobus pouvait transporter 1800 kg de viande correspondant à 3600 rations . Cela permettait d'alimenter en viande fraiche un régiment comprenant 3 bataillons de 1000 hommes . Il fallait donc 12 autobus par corps d'armée . Avec 250 autobus les 20 corps de première ligne se trouvèrent normalement ravitaillés en viande . 

  Le reste des autobus furent affectés au transports des blessés et , accessoirement , au transport rapide des troupes montant au front .

      9720012      SDGR

                  052238128084

                  photographie_montrant_la_mobilisation_des_autobus_de_la_cgo_pendant_la_guerre_chelles     

                 

            Schneider  " H " - 1916

   Démunie par la guerre de la plupart de ses autobus la CGO doit étudier un nouveau véhicule appeléà rénover son parc . Dès le début de la guerre un autobus de 38 places est mis à l'étude en prenant comme base beaucoup d'éléments mécaniques du " PB 2 " . Il sera mis en service à partir du 1er Juin 1916 . C'est vraiment le précurseur de nos autobus à plateforme que nous avons connu dans notre jeunesse . Il fera une très longue carrière carrière puisqu'il ne sera réformé qu'en 1938 !!! Il commence à circuler sur le trajet Madeleine-Bastille , puis progressivement il équipe 38 lignes , 4 pendant pendant la guerre , 21 en 1919 et 13 en 1920 . La CGO en commande au total 1269 . Résolument moderne  et préfigurant  l'avenir , il possède un éclairage électrique assuré par dynamo et accumulateurs , un écran de ligne sur le pavillon avant et des écrans à rouleaux indiquant le terminus des lignes en dessous et à l'arrière du pavillon , qui seront appelés plus tard " girouettes " . Il sera équipé de pare -boue suspendus aux axes des roues , mais d'une efficacité tout à fait relative . La plateforme est surbaissée avec un accès à une seule marche . Les roues  sont marrons  " terre de sienne "  et toujours à bandages . Il faudra attendre la création de la STCRP en 1921 ( succédant à la CGO  ), pour  que le problème des roues à  pneumatiques soit sérieusement étudié . Le prix élevé des pneumatiques " poids lourds " retardera son apparition et ce n'est qu'en 1926  que les premiers autobus munis de pneumatiques feront leur apparition !!!  Les banquettes sont toutes à deux places disposées en vis-à-vis , recouvertes de cuir en 1ère classe et en bois en seconde . Il est équipé d'un moteur 4 cylindres de 34 ch , d'une capacité de 38 places dont 28 assises ( 16 en 1ère classe et 12 en seconde ) et 10 debout sur la plateforme . Enfin le Schneider " H " abandonnera sa livrée d'origine pour adopter celle qui restera pour longtemps  l'image de l'autobus parisien : la moitié de la caisse est peinte en vert moyen soulignés de filets jaunes ( qui disparaitront plus tard ) , et la moitié supérieure de couleur ivoire .

   2006_10_15_2160_Schneider_H_p1200     0                                                             

 

   48461396     FGT                                                

    Schneider " H6 " - 1923

     Deux ans après la création , la STCRP proposa aux parisiens un autobus plus grand que tous ceux mis en service jusque là . Construit par Schneider , ce véhicule à grande capacité reprend tous les éléments du type " H " . Seule différence l'allongement de la caisse et du châssis et le porte à faux arrière implorant qui s'en suit est soutenu par un essieu non moteur , dont les roues sont légèrement en retrait . Ces roues , tout d'abord en bandage simple et non jumelées  , ont la particularité d'être orientables grâce à un jeu de biellettes et de balancier . Dès 1929 ils seront équipés de roues à pneumatiques . Cet autobus géant est vite appelé le " 6 roues " par les parisiens .Tout comme le modèle " H" il sera équipé de roues à pneumatiques " haute pression " en 1929 . Il fut mis en service sur 3 lignes : E " Madeleine-Bastille " , E bis prolongée jusqu'à Charenton et AK  " Gare Saint-Lazare-Gare de Lyon . Très long , le Schneider " H6 " est peu maniable , c'est pour cela qu'il était réservé uniquement aux lignes empruntant les grands axes . Il y eut peu de Schneider " H6 "à six roues , seuls 51 modèles furent construits .Il est équipé d'un moteur de 4 cylindres de 34 ch , d'une longueur de 10.43 m contre 8.38 m pour le modèle " H" !!! Il est d'une capacité de 38 places dont 28 assises ( 16 en 1ère classe et 12 en seconde ) . Ces autobus assureront vaillamment leur service jusqu'en 1938 , date de leur réforme .

   HYU   HJ

                                    sap01_1fs01947_p

                                               

     Somua express - 1924      

  Dans Paris de nouvelles lignes d'autobus  se créent  et les encombrements  sont de plus en plus nombreux dans certains quartiers et ralentissent la marche des autobus . Pour répondre à un besoin urgent  d'établir des liaisons rapides dans la capitale , la STRCRP se tourne vers des autobus à petits gabarits pour de trajets rapides et courts . La STCRP  se tourne  vers la société Somua  constructeur bien connu  de la STCRP , car depuis l'après guerre c'est  lui qui construit les châssis  des autobus en sous-traitance sous la marque CGO-SCHNEIDER . Somua possédait à son catalogue un autobus style " Ville de Paris " le Somua MAT 2 . La STCRP en commande une quinzaine d'exemplaires . C'est le premier autobus parisien à un seul agent . Le nombre d'arrêts est limité , les voitures n'ont qu'une seule classe et il est appliqué un tarif unique de 1 franc par course .C'est aussi la première fois que le machiniste se trouvait à l'abri et protégé des intempéries !!! Il est équipé d'un moteur 4 cylindres de 48 ch. D'un gabarit de 7.14 m de long et de 2.38 m de large il peut accueillir 25 places assises . Ces autobus furent aussi destinés aux lignes de banlieue à faible trafic . Si Somua succéda à Schneider il ne parvint pas à conserver le marché des autobus parisiens dont Schneider avait pratiquement l'exclusivité depuis le début du siècle.

              48553347      

      Renault " express" KX1 -  1924

  Tandis que Somua perd le marché de la STCRP à partir de 1924 , Renault au contraire commence à s'implanter prenant sa revanche sur sa  défaite de 1908 après qu'il ait étéévincé  au profit de Scnheider par la CGO alors que son prototype  très moderne pour l'époque était même pourvu de pneumatiques !!! Le bus express KX1 sera le début d'une longue série d'autobus parisien . Il possède exactement la même caisse que le Somua express . Tout comme celui-ci il ne nécessite qu'un seul agent , le machiniste conduit et est en charge de la recette . Limitéà une quinzaine d'exemplaires , il est équipé d'un moteur 4 cylindres de 48 ch pour une capacité de 25 places assises d'une seule classe . Les pneumatiques sont montés dès l'origine en 1924 alors qu'il faudra attendre 1929 pour que les autres autobus en soient équipés . 

    Une année d'exploitation suffira à la STCRP pour se rendre compte de l'insuccès total de ces autobus à petits gabarits . Le tarif par trop élevééloigne la clientèle et ces autobus ne connaissent qu'une faible occupation . Par voie de fait leur fréquence réduite finit par désintéresser les voyageurs . Petit à petit ils seront retirés de la circulation parisienne pour affecter les lignes de banlieues dès janvier 1926 . Ils continueront leur service jusqu'en en 1935 date de leur réforme .

  DER   JKU                                        

      Renault PN - 1924

   Le PN fut le premier autobus Renault de série mis en service dans Paris . Si il n'y avait eu qu'une quinzaine d'unités commandé pour le Renault " express " en 1924 il en fut bien autrement avec le PN , puisque le total des Renault PN destinés à la STCRP atteindra 337 exemplaires . En effet dès 1925 devant un parc des autobus vieillissant et une demande de plus en plus pressante des clients la STCRP envisage de commander de nouveaux autobus et passe commande à Renault  de 370 châssis ( seulement 337 seront livrés et équipés ) sur lesquels elle envisage de poser une caisse de sa fabrication , comme elle l'a toujours fait pour les autres modèles . Les premiers autobus PN étaient montés sur des roues à bandages pleins , mais  en 1929 , soit deux ans après leur lancement , ils recevaient des pneus haute pression 36x7 . Les Renault PN étaient très surbaissé par rapport aux différents Schneider qui l'avait précédé  ( le différentiel du pont avait été surbaissé , ce qui permit d'abaisser la garde au sol ) il n'y avait plus de marche à l'arrière pour accéder à la plateforme .  Le rebord du toit était moins haut . De pus la largeur était augmentée ( elle passait de 2.25 m sur le Schneider H6 à 2.37 sur le PN ) , ce qui accentuait encore la différence entre l'ancien et le nouvel autobus parisien . De nombreuses modifications mécaniques furent également apportées . Il reçoit une boite à quatre vitesses avant dont la quatrième en prise directe et une marche arrière .Un nouveau système de refroidissement est assuré par deux radiateurs situés sous les sièges du poste de conduite et par un gros ventilateur central fixé sur l'arbre du moteur. C'est la disparition du célèbre radiateur à trois branches , placés à l'avant des autobus et si caractéristique des premiers autobus parisiens . Le système de freinage est assuré par un servo-frein qui agit sur les quatre roues , le freinage est adaptéà la vitesse de la voiture , un frein à main agit sur les roues arrières . Enfin un frein de secours situé sur la plateforme , contre la cloison droite est à la disposition du receveur . Le PN est équipé d'un moteur 4 cylindres de 48 ch pour une capacité de 39 places assises ( 16 en 1ère classe et 12 en seconde ) et 11 debout sur la plateforme . Il ne fut pas vestibulé après la guerre contrairement aux autres autobus de la RATP .  Le Renault PN demeura en service jusqu'en 1950 .

  rte    1030926447_408e007b4f          

 Renault  PY  -  1929                     

    Deux ans après la mise en service des autobus PN , la STCRP passa une nouvelle commande à Renault pour certaines lignes de banlieue à trafic relativement faible . Cet autobus PY est en fait un dérivé du PN , dont il reprend la base  technique . Le service était assuré par un seul agent conduisant et encaissant la recette , comme  ce fut le cas pour les Renault "express et les Somua express . Entièrement fermé , il est le premier autobus à posséder une porte à deux vantaux articulés , commandés mécaniquement . Les premiers PY reçurent des roues à bandage , mais  très vite  ils possèderont des pneumatiques . Il ne fut construit qu'à 25 exemplaires . Équipé d'un moteur de 4 cylindres de 48 ch ,il est d'une capacité de 38 places , dont 24 assises et 14 debout . Les Renault PY circuleront jusqu'en 1939 .

  FGGG    QQQQ                                              

      
    Renault TN4 - 1931

    La STCRP donne à la société Renault des directives précises pour la construction de son nouveau modèle d'autobus : le châssis doit pouvoir porter une carrosserie de 50 places , une augmentation de puissance du moteur , un nouveau groupe , bloc moteur - embraye boite de vitesses et enfin un meilleur confort pour les voyageurs . L'application de ces directives donneront naissance à la célèbre série des TN4 , qui dès 1931 se déclineront en TN4 A1 , et TN4 A2 mais dont seulement la caisse changera , la mécanique restant toujours la même . Il sera commandéà Renault 470 châssis qui seront équipés en TN4 A1 ou en TN4A2 .

  Le TN4 A2  " Type Paris "

    La STCRP  passe d'abord une commande de 320 exemplaires  d'un modèle d'autobus entièrement nouveau : le TN4 A2  ( 2 signifiant deux agents d'exploitation ) . Cet autobus adoptait une carrosserie allongée , avec 4 grandes vitres de chaque coté , qui allait être reprise sur tout les autobus  "Type " Paris " jusqu'en 1935 . Son capot en coupe-vent , légèrement incliné , épousait la forme des Renault de l'époque qui, maintenant , avaient le radiateur à l'avant du moteur . Il est utile de préciser que ces autobus fonctionnaient non pas à l'essence mais avec un mélange ternaire composé d'un tiers de benzol , d'un tiers d'alcool et d'un tiers d'essence . Ce carburant était fourni par la société Desmarais Frères ( Caltex ) . Il avait l'avantage d'utiliser pour une partie un produit énergétique de fabrication française . Ce carburant alimentera cette série jusqu'à la date de sa réforme ne 1971 !!! Si les vieux parisiens , dont je suis , se souviennent encore de l'odeur agréable , chaude et sucrée ,  qui émanait de la combustion de ce mélange  , il n'en était pas de même pour le machiniste assis au dessus du moteur lorsque par les fortes chaleurs une partie de ce mélange s'évaporait , surtout lorsque les cabines furent vestibulées , ne permettant qu'une aération limitée . A l'usage le moteur des TN4 A2 présentèrent de nombreuses avaries toutes semblables ( fentes dans le bloc cylindre ou la culasse ) . En 1936 soit un an après la sortie de nouveaux modèles , il est décidé de changer les moteurs d'origine de ces autobus pour les remplacer par ceux des TN4 F ( reconnaissable à leurs roues "type artillerie" ) , et à cette occasion le radiateur d'origine est également remplacé par celui du TN4 F  (livréà 284 unités ) qui est droit et non plus légèrement incliné . Cette série remodelée et vestibulée sera baptisé TN4 B1 et TN4 B2 qui circuleront jusqu'en 1959 !!! . Les TN4 A1 possèdent un moteur 4 cylindres de 58 ch , d'une capacité de 50 places dont 33 assises ( 17 en  1ère classe et 16 en seconde ) et 17 debout sur la plateforme . D'une longueur de 9.19 m pour une largeur de 2.41 m , le poids du châssis est de 4 350 kg . Ces véhicules sont montés sur pneumatiques des roues simples à l'avant et jumelées à l'arrière . Les TN4 A2 dans leur toute première version ne possédaient même pas de pare brises et le capot incliné en coupe-vent était muni de nombreuses ailettes qui s'avérèrent trop fragiles et bien peu d'autobus circulaient dans Paris sans avoir une ou plusieurs ailettes cassées .

    DSC04180      r8463_ratp                         

                                   TN4 A2 " Type Paris "                           

   1948_pte_vanves_48_tn4f    1965__hotel_ville_74_tn4f      

                                    TN4 F  " Type Paris "      

                                                                                                      

         Le TN4 A1 " Type Banlieue "                      

      En même temps que l'autobus TN4 A2 " Type Paris " , la STCRP passe commande de 150 nouveaux autobus  dérivés du TN4 A2  pour sa clientèle de banlieue . Ce véhicule baptisé TN4 A1 ( 1 seul agent ) avait une carrosserie entièrement fermée à l'arrière, ce qui lui valut très vite le surnom de " cage à poules " . Il reprenait la forme du Renault PY de 1929 . Le poste de conduite est entièrement vestibulé et fermé par un vitrage fixe . Le machiniste assure également la fonction de receveur . Pour qu'il ne passe pas trop de temps à encaisser la recette ou composter les billets , un double poste de compostage automatique pour tickets et cartes de travail est placé face à la porte de montée . La montée et la descente des voyageurs se fait  par deux portes à commande pneumatiques . La plateforme arrière est entièrement close et vitrée . Une porte de secours est aménagée au milieu du panneau arrière . Le TN4 A2 est équipé d'un moteur 4 cylindres de 58 ch  , il est d'une capacité de 50 personnes en classe unique ( 18 places assises et 32 debout sur la plateforme arrière . Ils furent transformés en 1938 en même temps que les TN4 A2 . En 1950 ils disparurent complètement  et seront remplacés par les TN4 B .   

 cfg  cff         

            TN4 A1 ( l'étoile signifie qu'il s'agit d'une classe unique )       

          sd            

          Renault  TN6 A2  - 1932

    Pour faire face  à la disparition des tramways prévu dans un avenir proche , il deviens urgent pour la STCRP d'augmenter son parc d'autobus . Elle décide en 1932 de passer commande de 770 châssis aux usines Renault . C'est une étape importante dans l'histoire des autobus parisiens car il est équipé d'un moteur plus puissant de 6 cylindres . De ce fait , son capot était plus long , mais à part ce détail , le TN6 A2  avait exactement la même carrosserie que le TN4 A2  précédent .  Le grand auvent en tôle au dessus du capot protégeant le machiniste équipe aussi ce modèle  qui reçoit  aussitôt un radiateur droit . Il ne possède qu'un seul rétrov

LA PRISON SAINTE-PÉLAGIE

$
0
0

 

                                    P1080052

                                                  La Prison Sainte-Pélagie 

  Je me propose aujourd'hui de vous faire découvrir la passionnante histoire la Prison Sainte-Pélagie, aujourd'hui disparue , et souvent mentionnée dans la littérature à cause des personnalités célèbres qui y furent incarcérées . L'entrée de cette ancienne prison se trouvait  Place Sainte-Pélagie , aujourd'hui Place du Puits-de-l'Ermite dans le Vème arrondissement face à la grande Mosquée de Paris en lieu et place du petit square  du Puits-de-l'Ermite , aujourd'hui square Robert Montagne . Sainte-Pélagie possédait également une autre entrée au 56 rue de la Clef . Cette prison occupait les anciens bâtiments du couvent de Sainte-Pélagie ferméà la Révolution . 

                               ggg

   

      Sainte Pélagie - Martyre à Antioche (+ v. 302)

   Au début de la persécution de Dioclétien vers 302, les soldats se présentent au domicile de sainte Pélagie qui n'a que 15 ans. Elle est seule et ils viennent l'emmener car elle est chrétienne . Devant leur attitude dont elle sait que cela risque de se terminer par un viol avant d'être menée au tribunal  . Pélagie , écrit saint Jean Chrysostome, imagina une ruse si habile que les soldats n'en sont pas encore revenus . D'un air calme et gai , feignant d'avoir changé d'avis , elle les prie de la laisser se retirer un moment , juste le temps de revêtir la parure qui convient à une nouvelle épousée . Ils n'y voient aucun inconvénient . Elle sort posément de la chambre , monte en courant sur le toit de la maison et se précipite dans le vide . C'est ainsi que Pélagie déroba son corps à la souillure , qu'elle délivra son âme pour lui permettre de monter au ciel et qu'elle abandonna sa dépouille mortelle à un ennemi désormais inoffensif  ".

       Diocletien_Vaux1        antiocheruinesromaines         pelagie

         Dioclétien           Antioche (ruines romaines)         Sainte-Pélagie 

   Dans les textes hagiographiques on découvre qu'il y avait une autre Sainte-Pélagie qui semblerait être un doublet de la vierge martyre d’Antioche, datant de la fin du IIIe ou du IVesiècle : la légende hagiographique couvre d’anonymat son existence réelle .Mais la transmission à travers traducteurs et copistes a nourri la curiosité attachée à son travestissement comme signe d’une conversion efficace , d’autant que Pélagie représente au départ la féminité charnelle poussée à l’extrême , comme la populaire Marie l’Égyptienne . Pélagie mène une existence dissolue dans sa ville d’Antioche avant sa rencontre avec Dieu et, par le biais du travestissement , trouve la voie de sa pénitence dans la vie d’ermite . On ne sait pas exactement à quelle sainte il est fait référence dans l'attribution du nom de couvent de Sainte-Pélagie . 

    Le Couvent de Sainte-Pélagie 

  Cette communauté religieuse fut fondée par Mme Beauharnais de Miramion ,fondatrice de la communauté des Miriamones . En 1661 elle avait rassemblé dans une maison du faubourg Saint-Antoine une demi-douzaine de de filles "débauchées" qu'elle réussit à mettre sur une meilleure voie . Secondée par la duchesse d'Aiguillon , elle obtint du Roi en 1665 , l'autorisation  d'établir son "refuge" dans des bâtiments situés face en face de la Pitié rue Coupeau ( rue Lacépède aujourd'hui ) . Ce "refuge" fut soumis à l'administration de l'Hôpital Général , les femmes qu'il reçut y furent enfermées de force . Elle créa également un autre "refuge" dans une maison du faubourg Saint-Germain puis à coté elle créa un une seconde communauté qu'elle appela " Sainte-Pélagie " . Elle y recevait également des recluses volontaires venues se repentir et des des jeunes filles des filles placées par autorité de justice suite à des lettres de cachets envoyées par leurs familles . Le "refuge" et Sainte-Pélagie étaient dirigés par par 60 religieuses . Les détenues de caractère rebelle étaient dirigées vers la Salpêtrière . Sainte-Pélagie était une passerelle entre les Madelonnettes réservée aux filles et aux femmes de grande condition et la Salpêtrière destinées aux femmes ordinaires .  

        Madame_de_Miramion     HOPITAL DE LA SALPETRIERE      Boilly_Prison_des_Madelonnettes,_1805

          Mme Beauharnais            La Salepêtrière                   Les Madelonnettes 

      La Prison Sainte-Pélagie 

    En 1792 la Révolution ferme le couvent Sainte-Pélagie et converti tous les bâtiments en prison . Les concierges d'alors  Bouchard et sa femme firent partir tous les prisonniers au moment des massacres de Septembre . Dénoncés et arrêtés ils ne durent leur salut qu'au 9 thermidor avec la chute de Robespierre et la fin de la Terreur .  C'est à partir du vote sur la loi sur les Suspects ( septembre 1793 ) que Sainte-Pélagie devint une importante prison politique pour les personnes des deux sexes . De 1793 à 1797, ce fut une prison politique, pour des condamnations inférieures à une année . Environ 350 hommes et femmes sont enfermés dans de petites cellules sombres , humides et malsaine de six pieds carrés éclairées par une étroite fenêtre garnie de barreaux . Une paillasse jonchée d'un matelas accompagné d'une misérable couverture en lambeaux servent de meuble . Le concierge s'enrichit aisément en fournissant un minimum de confort et de denrées vitales , comme il aimait dire : " Ici on a rien pour rien " . Parmi les personnes enfermées à Sainte-Pélagie on peut citer parmi les plus célèbres : Mme Roland , les actrices du Théâtre-Français restées fidèles à la Monarchie , la Françoise-Thérèse de Choiseul ( princesse de Monaco ) , le comte de Laval-Montmorency , Françoise de Beauharnais le sœur ( belle sœur de Joséphine )  , la comtesse du Barry , le peintre Hubert Robert et son ami le poète Jean-Antoine Roucher , Simone Evrard la maîtresse de Marat et Albertine Marat sœur du révolutionnaire . Un grand nombre de ces prisonniers furent guillotinés . Ainsi elle recevra tous les « exclus » de la grande Révolution (en premier les royalistes, en dernier les républicains) .

      img001      482px-Élisabeth-Louise_Vigée-Le_Brun_-_Hubert_Robert_(1788)      Hubert_Robert_-_Jean-Antoine_Roucher_gets_ready_for_the_transit_from_Saint-Pélagie_to_Saint-Lazare

         Madame Roland                   Hubert Robert            Jean-Antoine Roucher 

    La prison Sainte-Pélagie fut utilisée après la Révolution d'une part de 1797 à 1831 comme prison pour les jeunes gens ,  garçons dits à la "correction paternelle" , dans la proportion d'environ un vingt-cinquièmede , de 1797 à 1834 comme prison pour les débiteurs insolvables ( prison pour dettes ) , les hommes détenus pour dettes dans la proportion ordinaire d'un quart à un tiers et des condamnés à un emprisonnement plus ou moins long et une prison pour les condamnées dans des affaires de mœurs . La mortalité annuelle moyenne de 1815 à 1818 est d'un détenu sur 24,48 . Agrandie après la Révolution par l'adjonction d'un nouveau pavillon dit « pavillon des princes », elle fut totalement réorganisée, le 15 mars 1831, par le préfet de police Vivien . 

      Lacepede_rue_11_Prison_de_Ste_Pelagie_Atget_01_mini-3      dfg      sdhj

                                                 Prison Sainte-Pélagie 

    En plein coeur de Paris Sainte-Pélagie est un établissement hors du commun , où l'on circule librement , où l'on reçoit des dames , où l'on joue à cache-cache , aux cartes ou aux dominos . Certaines cellules sont même transformées en salles de réunion politique où l'on débat tout en déjeunant . Tant sous la Monarchie de Juillet  que pendant la Commune , c'est dans l'enceinte de la prison de Sainte-Pélagie que se retrouvent bon nombre d'opposants aux différents régimes en place . Citons pêle-mêle parmi ces pensionnaires célèbres : Raspail , Proudhon , Delescluze , Barbès , Lamennais , Jules Vallès , Arago , Courbet , Armand Carrel , Auguste Blanqui , Berryer , Pelletan , Clémenceau , Cladel , Honoré Daumier , Cavaignac , Aristide Bruant , la comtesse du Barry , Gérard de Nerval et Vidocq parmi tant d'autres . On peut citer Dumas qui écrivait : "Effectivement, Sainte-Pélagie , finit par ressembler, en mieux, à un quelconque Bottin mondain » !!! 

      BI_Histoire_Police_131     CC_35250    BI_Histoire_Police_129

                                               La vie à Sainte-Pélagie 

        22-copie-162        Proudhon et ses enfants        AVT2_Blanqui_3746

          Gustave Courbet          Proudhon et ses enfants         Auguste Blanqui

   Un souterrain qui partait d'un hôtel particulier , construit en 1761 pour le docteur Etienne Pourpour du Petit , situé au n°7 de la rue Lacépède ( ancienne rue des Coupeaux ) possédait dans son jardin un souterrain long de 18 mètres communicant avec la prison Sainte-Pélagie . Il permit l'évasion le 12 juillet 1834 de 28 détenus dont Marrast rédacteur à la " Tribune " , de Godefroy de Cavaignac rédacteur à la " Réforme " , de l'avocat Berryer compromis dans un procès politique  et aussi du général Sarrazin pousuivi pour trigami et propriétaire un temps de cet hôtel particulier . Il existe alors à cette époque un pavillon carré dit « le pavillon des Princes » haut de 4 étages, construit en bordure de la rue du Puits-de-l'Ermite  dont les  fenêtres supérieures plongent sur le  Jardin des Plantes par-dessus les toitures de l'Hôpital de la Pitié ( détruit en 1912 ) . L'entrée de la prison avait été transférée sous la Restauration dans la rue du Puits-de-l'Ermite et son ancienne entrée rue de la Clef avait été murée . 

      P1080185       P1090545_Paris_V_rue_Lacépède_n°7_rwk       gbk

               Hôtel particulier 7, rue Lacépède                         Hôpital de la Pitié 

  En 1898, le Conseil Général de la Seine décide de fermer les prisons de Sainte-Pélagie, Mazas et de la Roquette pour les remplacer par les prisons de la Santé et de Fresnes . La prison de Sainte-Pélagie ferme ses portes en 1903 et fut détruite en 1912. Il n'en reste plus aucun vestige de nos jours . 

       34734020         7544009768_199f97678b_z       33182569

           La Grande Roquette                     Mazas                               La petite Roquette 

 

 

     

MEILLEURS VOEUX 2013

$
0
0

 

                        bonne-annee-boule-de-noel

 

  Chers lecteurs et lectrices du " Piéton de Paris " je vous présente mes meilleurs vœux pour cette année nouvelle . Que 2013 vous apporte à tous joies , bonheur et surtout la santé , le bien le plus précieux sans qui rien n'est possible . J'espère vous faire découvrir , cette année encore , des lieux insolites et plein de charmes comme Paris en recèle encore et qui , hélas , se font de plus en plus rares . J'espère surtout vous donner l'envie à votre tour de devenir des "piétons de Paris" !!! 

MÉTRO FRONT POPULAIRE

$
0
0

                        

                             images

                              Station " Front Populaire "à Aubervilliers  

  "Front Populaire" est la 302e station du métro de Paris, sur la ligne 12, située à la limite des communes de Saint-Denis et d'Aubervilliers. Elle a été ouverte le 18 décembre 2012 . C'est , depuis cette date , le terminus nord de la ligne 12 , en attendant son prolongement ultérieur à Mairie d'Aubervilliers . La ligne 12 était mieux connu de vieux parisiens sour le nom de " Nord-Sud " . Je vous renvoie à l'article de ce blog consacréà l'histoire du "Nord-Sud" .

           27490192       28718e9e       P1050058

                                            Voitures du " Nord-Sud "

       P1080390       P1080389       20sx94j

                                 Station " Front Populaire "à Aubervilliers  

   Désignée depuis l'origine sous le nom « Proudhon - Gardinoux » (en raison de l'intersection de la rue Proudhon et de la rue des Gardinoux) , son nom final a fait débat . Des élus ont souhaité après la mort du poète martiniquais Aimé Césaire donner son nom à une station de métro. Le maire de Drancy a proposé alors qu'il soit donnéà cette station , mais, la RATP exigeant que l'odonymie du quartier soit en rapport avec le nom de la station , c'est la station suivante provisoirement nommée « Pont de Stains » qui sera nommée « Aimé Césaire » . La communauté d'agglomération Plaine-Commune (qui regroupe notamment les deux villes sur lesquelles la station est à cheval) souhaitait qu'elle prenne le nom de « Proudhon - Gardinoux - Place du Front Populaire », en référence au nom de la place éponyme attribué au carrefour. C'est finalement le nom de "Front Populaire" qui a été choisi pour cette nouvelle station par la RATP . 

    La rue des Gardinoux 

   Le nom de " Gardinoux " provient de garde et veut dire enclos ; ce chemin existe depuis 1760 . A l'angle de la rue du chemin de la Haie Coq et de la place actuelle où a été construit la sortie du métro s'était installé les abattoirs de chevaux de la ville de Paris . Classée en 1866 , la rue des Gardinoux sera pavée en 1872 . Elle borde les Magasins Généraux  qui par un décret du Baron Hainguerlot en 1862 leur annexa le port et la gare d'Auberviliers . Entre la rue du Pilier et des Gardinoux se trouvait un octroi . Aujourd'hui les Magasins Généraux existent toujours et , ont bien sûr , été modernisés . ( Ref . Mr Fath Claude - Histoire des rues d'Aubervilliers

                     P1080393

                                  Les Magasins Généraux 

    Construction de la station " Front Populaire " 

   La station a été construite par excavation à ciel ouvert à l’abri de parois moulées : les parois ont été réalisées en premier , par segments de trois mètres de long sur un mètre de large, et sur 30 à 40 mètres de profondeur , dont 20 mètres dans les profondeurs du sol pour assurer les fondations de la station , avant que l'excavation du volume de la station ne puisse commencer . Cette technique permettait d'éviter l'effondrement du terrain lié au creusement d'un tel volume , et permettait de créer le cuvelage nécessaire en raison de sous-sols imbibés d'eau . Ce sont ainsi 228 mètres de murs de béton qui ont étéédifiés entre 2008 et 2009 .

             P1020003        P1020001        P1010999

         P1020011        P1020014        P1020017

                                   Construction de la station " Front Populaire " 

    Fin 2009, les parois de la station ainsi que son premier niveau (la salle des billets) était terminés10. Le 15 juillet 2010 , Le tunnelier «Élodie» , chargé de creuser le tunnel du prolongement de la ligne 12 est arrivé au niveau de la station, en provenance du pont de Stains . Afin de faire pénétrer le tunnelier dans la station , une technique de perçage immergé a été utilisée : la station a été inondée avant que le tunnelier ne perce le tympan ouest , une paroi moulée étanche spécialement conçue pour être démolie par le tunnelier11. Celui-ci a ensuite continué sa route en direction de son puits de sortie situé au niveau de l'échangeur de l'autoroute A1 et du périphérique en septembre 2012 . 

      Journées_du_patrimoine_2011_-_visite_du_tunnelier_Elodie_-_prolongement_de_la_ligne_12_(RATP)_4       P1110513       photo266

      photo241       Tunnel_sous_perif_1200       P1110521

                                                   Le tunnelier " Elodie "

   Les travaux ont continué avec la création des accès et la création d'une dalle intermédiaire , puis ont débuté, en 2011, les travaux d'aménagement et d'équipement de la nouvelle station11. Le 3 février 2012 , le premier escalier mécanique devant équiper la station est arrivé sur le chantier . La station a été inaugurée le 18 décembre 2012 par Christian Lambert , préfet de la Seine-Saint-Denis, Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d'Île-de-France, Stéphane Troussel, président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis et Pierre Mongin , président de la RATP, faisant de Front Populaire la 302e station du métro parisien. Elle a ouvert ses portes au public le même jour. 

      metro500       XCB       SD

                       Inauguration de la station " Front Populaire " 

   La station est équipée de sept escaliers mécaniques et de trois ascenseurs . Les quais de la station sont accessibles aux personnes à mobilité réduite . Une grande verrière permet d'éclairer une partie de la station par la lumière du jour . Des pompes à chaleur transforment la température constante du tunnel (entre 10 °C et 14 °C) en fraîcheur l'été et en chaleur l'hiver . La fraîcheur des parois moulées baignées dans la nappe phréatique est également utilisée via des pompes à chaleur air-eau afin d’abaisser la température des locaux techniques .

      P1080366      P1080373      P1080382

      P1080381      P1080375      P1080388

                                                 Station " Front Populaire " 

    Après cette station, la ligne 12 sera prolongée à Mairie d'Aubervilliers . En première phase, seule la station Front Populaire est ouverte, mais l'aménagement du gros œuvre de la station Aimé Césaire et le travail du tunnelier jusqu'à Mairie d'Aubervilliers sont réalisés. L'ouverture de ces deux dernières stations est prévue en seconde étape . Dans un avenir lointain il est prévu de poursuivre cette ligne jusqu'à la Gare d'Aubervilliers-La Courneuve , puis la poursuivre jusqu'au carrefour des 6 routes de La Courneuve , point de jonction avec la ligne de tramway T1 ( Gare de Noisy-le-Sec - Asnières-Genevilliers ) . 

                             m12-grand_2011-04-01_11-52-55_450

   Ne manquez d'aller visiter cette nouvelle station , vous serez surpris par son gigantisme qu'oppose sa sobriété et sa grande fonctionnalité .  Comme Messieurs Berlier et Janicot les ingénieurs du " Nord-Sud " seraient ébahis devant cette magnifique réalisation !!! La station " Front Populaire " met , pour beaucoup d'albertivillariens , Paris à leur porte !!! 

QUARTIER DE LA MOUZAÏA

$
0
0

                                                                

                    sbhh

                                               Le quartier de la " Mouzaïa " 

    Aujourd'hui je vous propose de découvrir un quartier peu connu des parisiens , celui de " La Mouzaïa " ( la rue de Mouzaïa fut classée depuis 1879 ) situé dans l'est parisien entre le parc des Buttes-Chaumont et la Porte du Pré-Saint-Gervais .  La butte de " Beauregard " , bien nommée , est parmi les cinq points culminants du quartier . En ce temps-là, en son sommet, la rue de Bellevue était couronnée de six moulins , le moulin Vieux , le moulin Neuf , le moulin Basset , le Petit Moulin , le moulin de la Motte et le moulin du Costre . Aujourd’hui c'est un véritable paradis bucolique, aux beaux jours surtout , marqué par la verdure, les fleurs , les petites rues pavées , les maisons colorées et les décorations souvent insolites ajoutées par les habitants . Je vous conseille de descendre à la station Danube ( ligne 7bis ) pour commencer votre promenade pour rejoindre la rue de Bellevue . La place du Danube était au XIXème siècle un marché aux cheveaux et au fourrage . Aujourd’hui au centre de la place se dresse une statue de Léon Deschamps représentant « La Moissonneuse » .

      84586818_o      P1070686       la_butte_de_beauregard_3

       Villas de la Mouzaïa               Place du Danube                  " La Moisoneuse "

 

    La station de métro Danube

 La station de métro Danube ( ligne 7bis : Louis Blanc - Pré-Saint-Gervais ) , qui débouche sur la place du Rhin et du Danube , est aménagée dans une ancienne carrière . Cette station présente la particularité d'être construite sur des fondations sous forme de piliers qui descendent à plus de trente mètres pour prendre appui sur un sol ferme, ce qui en fait un véritable viaduc souterrain. Le niveau du rail se situe à 33,49 mètres au-dessus du sol ferme. Ces fondations ont été nécessaires en raison de l'inconsistance du terrain due à la présence d'anciennes carrières et de déblais . On peut apercevoir à cette station la voie navette dédiée aux essais du matériel roulant , qui se raccorde à la ligne 3bis .

         800px-Metro_de_Paris_-_Ligne_7bis_-_Danube_01        426px-Metro_de_Paris_-_Ligne_7_-_Maquette_viaduc_souterrain_station_Danube      P1070685

                                     Station Danube                                 Voie " navette " 

        Origine du mom de " Mouzaïa " 

    Le quartier est plus communément appelé" la Mouzaïa " du nom de la rue principale autour de laquelle il s’organise . Il s’agit d’un lieu-dit célèbre depuis un épisode de notre guerre coloniale en Algérie, la prise du " Thénia de la Mouzaïa " ( col de montagne ) le 12 mai 1840 par le duc d’Aumale avec les zouaves et les tirailleurs de Vincennes sous les ordres du colonel La Moricicière , sous les ordres du duc d'Orléans commandant en chef , contre la Smalah de l’émir Abd-el-Kader. Le col de la Mouzaïa se trouve aujourd'hui dans l'actuelle wilaya de Blida en Algérie . Ce fait d’armes  inspira aux zouaves du maréchal Bugeaud un populaire chant militaire de l’Armée d’Afrique : " La casquette du père Bugeaud " . 

     lamoriciere        Bataille_col_mezia_1840          img-1     

        Colonel La Moricière          Bataille de la Mouzaïa           L'émir Abd-el Kader 

   Les villas de la Mouzaïa

                                                        

                              Rue_de_Mouzaïa,_Paris_19

  Les 250 maisons de la Mouzaïa ont été construites à la fin du XIXe siècle (1879) pour les ouvriers modestes qui travaillaient sur les carrières de gypse et de meulière du quartier . On exploita les carrières de gypse jusqu’en 1872. Car le gypse des buttes Chaumont, d'excellente réputation . Ce gypse chaufféà 120 ° dans des fours donnait un plâtre d'excellente qualité . Selon une légende tenace les carrières étaient ainsi nommées car une partie du plâtre produit aurait été exporté, et aurait servi àédifier la Maison Blanche, à Washington, aux États-Unis . C'est la raison pour laquelle on a donné le nom " d'Amérique "à ce quartier . Il existe d'ailleurs une rue des Carrières d'Amérique . La carrière d'Amérique seule va encore chercher sa pierre à plâtre dans le fond de ses vastes galeries qui n'ont pas moins de 1000 mètres de profondeur et dont d'énormes piliers supportent les voûtes hautes de 15 mètres, consolidées cà et là par des échafaudages . Il existe d'ailleurs encore de nos jours une rue des Carrières d'Amérique .

    xcv      sd       Descente de police dans les carrières d'amérique

                                              Les carrières " d'Amérique " 

   C’est l’architecte Paul-Casimir Fouquiau qui les a conçues selon des règles strictes imposées par la structure du sous-sol . Elles sont toutes érigées selon le même modèle sur un terrain en pente , avec façade de brique rouge (aujourd’hui repeintes dans la plupart des cas) , porte d’entrée étroite , marquise en fer forgé et cour à l’avant . Le sol étant fragile à causes des anciennes carrières dans le sous-sol , les demeures ne devaient pas faire plus de deux étages . C'est pourquoi il n’y a pas d’immeubles dans le quartier, mais seulement des maisonnettes, avec courettes, jardins, terrasses . Elles appartenaient autrefois à des voies privées et étaient fermées . Aujourd'hui ouvertes ces ruelles sont pavées et éclairées par des lampadaires dont le mât est décoré d'une branche de lierre entrelacée selon le modèle " Oudry " . 

            P1080851          P1080855         P1080858

                                                 Villas de la Mouzaïa

    On peut également découvrir au 46 rue du Général Brunet le Hameau du Danube, composé de 28 pavillons réalisés en 1923-1924 par Albenque et Gonnot et organisé de façon symétrique autour d’une voie en Y, constitue un bon exemple de ce rationalisme qui n’exclut pas les effets pittoresques. Il remporta le Concours de façades de la Ville de Paris en 1926. A une toute autre échelle, on trouve une autre illustration de ce rationalisme dans le développement du logement social sur les terrains libérés par les anciennes fortifications ou en bordure ce celles-ci et dans la construction des grands équipements (école, square, église) rendus nécessaires par l’afflux de population.

          Capturer       Belleville_Hameau_du_Danube         3982927135_7bd5eba206_z

                                                    La Hameau Danube 

   Passant d’une ruelle à l’autre, on se sent comme pris dans un kaléidoscope, chacune ayant sa spécificité tout en étant tellement liée aux autre qu’on est pris dans un tourbillon nous propulsant… en pleine IIIème République. Les noms des rues sont là pour nous rappeler les présidents de la République Félix Faure, Emile Loubet, Sadi-Carnot et Armand Fallières qui côtoient Rimbaud, Verlaine, Monet, Laforgue . Les rues de la Liberté, de l’Egalité, de la Fraternité et du Progrès sont là pour nous rappeler les valeurs de la République .

          P1080869       P1080862       P1080865

                                                Villas de la Mouzaïa

   On peur appercevoir , rue de la Fraternité une maison appartenant à l'œuvre de la " Bouchée de pain " . L’œuvre de la « Bouchée de pain » a été, fondée en 1884 par Mr et Mme Dehaut . Reconnue d'utilité publique par décret en date du 30 juillet 1900 . Son siège social se trouve 13, rue des Filles-du-Calvaire . Elle possèdait trois réfectoires : 20, rue Rottembourg (XIIe ) , 38, rue des Périchaux (XVe) et 5, rue de la Fraternité (XIXe) . 

      P1080845       P1080848       P1080844 

                                             L'œuvre de la Bouchée de Pain

  L’endroit est un véritable paradis bucolique, aux beaux jours surtout, marqué par la verdure, les fleurs (beaucoup de jasmin), les petites rues pavées, les maisons colorées et les décorations souvent insolites ajoutées par les habitants . Certaines de ces maisons ressemblent à des maisons américaines avec leur entresol habité . C'est aussi le paradis des chats qui sont nombreux à jouir du calme que leur procure toutes ces petites ruelles , et il bon ménage avec les merles qui virevoltent de branches en branches . Il faut savoir observer ces ruelles des deux cotés . D'en haut on a l'impression que ces maisonnettes s'agrippent les unes aux autres , alors que d'en bas elles semblent faire corps pour éviter de glisser !!! 

     P1080866         P1080856        Image 106

                                                      Villas de la Mouzaïa 

   Lors de l'une de vos prochaine promenades vous serez pris entre le désir de sauter d’une ruelle à l’autre et celui de vous laisser glisser tout doucement au milieu de ces maisons au charme suranné et de leur végétation , des glycines, du lierre, des orangers du Mexique et des pommiers du Japon – le pas se fait tantôt rapide, tantôt calme . Je suis sur que vous étiez bien loin de vous douter qu'un tel paradis existait encore en plein Paris !!! Ne manquez pas de vous y rendre par une belle journée de printemps ou d'été !!! Je me permets de vous recommander le blog "A l'encre violette" où un remarquable article  intitulé : " Y a toujours des oiseaux à la Mouzaïa " , vous fera découvrir  les secrets de cet étonnant quartier de Paris ; ne manquez pas de le consulter !!! 

                                           

 

 

Viewing all 98 articles
Browse latest View live